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Tunisie: Après la disparition de 33 jeunes, des familles en détresse

Disparu, lundi, le groupe, composé de 33 jeunes, dont une femme, serait parti rejoindre l’EIIL en Libye.

09.07.2015 - Mıse À Jour : 09.07.2015
Tunisie: Après la disparition de 33 jeunes, des familles en détresse

AA / Remada (Tunisie) / Haythem Mahdhi

«La Tunisie est le véritable pays de ces jeunes, et non pas la Syrie ou la Libye, le véritable jihad (Combat) consiste à protéger la patrie et rien d’autre», ainsi s’est éplorée la mère d’un des jeunes, avec qui tout contact a été rompu depuis trois jours, au milieu de craintes de leurs proches de savoir qu’ils soient partis rejoindre l’organisation de l’EIIL.

Dan un communiqué rendu public, mercredi, le ministère tunisien de l’Intérieur  a indiqué que «douze familles de Remada (extrême Sud) ont notifié la disparition de leurs enfants et annoncé que l’enquête diligentée a permis de savoir que le groupe est composé de trente trois  individus âgés entre 16 et 35 ans, dont une femme, et la majorité sont des extrémistes religieux».

Les informations sont contradictoires quant au sort de ces personnes. Certains médias ont rapporté que les autorités libyennes de la ville de Nalout (Ouest) ont interpellé le groupe, alors qu’il se dirigeait vers les foyers de tension en Libye où est implantée l’EIIL. Les autorités libyennes comptent les extrader en Tunisie.  

Cependant, une source sécuritaire tunisienne de la province de Tataouine dans le sud a démenti cette information: «Il n’existe rien d’officiel entre les deux pays sur cette question».

Anadolu s’est rendu, jeudi, aux maisons des proches de plusieurs de ces jeunes dans la localité de Remada. Certains proches se sont livrés à l’agence, tandis que d’autres se sont abstenus de faire des déclarations aux médias.

Mabrouka Abdelmoula, mère d’un jeune disparu du nom de Houcine Abdelmoula, âgé de 27 ans, a dit à Anadolu : «Mon fils a été abusé, il a été victime d’un lavage de cerveau exploitant en cela sa maladie».

«Houcine est allé au poste de police, quelque temps avant sa fuite, pour répondre à une convocation. Et là bas, il a été victime de mauvais traitements et un des policiers l’a insulté et s’est mis à blasphémer, chose qui l’a provoquée», a-t-elle encore dit.

De son côté, Ahmed, frère de Houcine a estimé que son frère n’a été gagné par aucun signe d’extrémisme religieux. Nous discutons souvent de questions religieuses et il était compréhensif».

Et Ahmed de poursuivre: «Je considère mon frère comme disparu, car jusqu’à présent nous n’avons pas de confirmation de la version d'un départ pour le jihad en Syrie ou en Libye».  

Le père, du nom de Ali, demande, pour sa part, au gouvernement tunisien de s’employer à récupérer son fils, s’interrogeant sur l’absence de celui-ci durant la même nuit où le reste du groupe a disparu».  

Anadolu a rencontré la famille du plus jeune parmi les disparus, Jamel, un adolescent âgé de seize ans.

Sa maman, Abida Latif a déclaré : «Mon fils était mon seul soutien après la mort de mon mari. J’ai veillé sur lui, nuit et jour, pour l’éduquer, mais il a subi un lavage de cerveau par ceux qui l’ont convaincu de partir avec ce groupe armé, je ne sais où exactement».

Abida a appelé les autorités tunisiennes à tout faire pour que son fils retourne chez lui, le plutôt possible».

A l’intérieur de la délégation (Sous-préfecture) de Remada, un des responsables administratifs  a relevé à Anadolu, sous couvert de l’anonymat: «Jusqu’à l’heure actuelle, l’opération de recherche des jeunes en fuite se poursuit, et leur départ en Libye ou ailleurs n’a pas encore été confirmé».

 
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