Autour d’une suspicion de « réception d’argent de la part du Royaume-Uni pour porter atteinte à l’image des dernières protestations sociales dans le pays »

AA/Tunis/Yosra Ouannes

Cinquante avocats tunisiens ont déposé, vendredi, une plainte contre le Premier ministre Youssef Chahed, soupçonné icion de « réception d’argent de la part du Royaume-Uni pour promouvoir son image et porter atteinte à celle des dernières protestations sociales dans le pays ».

Le coordinateur du collectif d'avocats, Nizar Boujlal, a indiqué, lors d’une conférence de presse dans la capitale Tunis, que « la plainte porte sur la réception d’argent, par le gouvernement tunisien, de la part du Royaume-Uni, hors du cadre légal, pour recourir à une institution publicitaire et porter atteinte à l’image des protestations sociales pacifiques dans le pays ».

Et Boujlal d’ajouter que « si la réception de l’argent est prouvée, la sanction peut aller jusqu’à la peine de mort ».

Il a souligné que « le parlement britannique a décidé d’ouvrir une enquête à ce sujet et le parlement tunisien a également désigné un comité d’enquête dans cette affaire », sans donner plus de détails.

Selon le journal britannique « The Guardian », le gouvernement britannique avait versé de l’argent pour une société internationale de publicité afin de soutenir une campagne de promotion du gouvernement tunisien, et ce, à la suite des protestations éclatées dans certaines régions du pays, au début de 2018, contre le budget de l’année courante.

L’ambassade britannique en Tunisie a, cependant, démenti le financement d’une campagne pour soutenir le gouvernement tunisien par son homologue britannique ou pour porter atteinte aux protestations sociales en Tunisie.

« Nous avons été déçus par les allégations médiatiques fallacieuses qui portent atteinte à la position du Royaume, car le gouvernement britannique offre une aide technique à la Tunisie, à travers les programmes de développement, qui aident le secteur public à agir avec transparence à l’égard du peuple tunisien », a indiqué l’ambassade britannique.

Le porte-parole du gouvernement tunisien, Iyad Dahmani, avait démenti, dans une précédente déclaration, les informations mentionnées par « The Guardian ».

Dahmani a assuré que le gouvernement de son pays « n’a jamais signé de contrat avec une société de publicité, en ce qui concerne les protestations sociales ».

Des protestations sociales ont éclaté en Tunisie, au début de 2018, contre la hausse des prix, entraînant des affrontements entre les unités sécuritaires et les protestataires.

Ces manifestations sont survenues après la hausse notable des prix de certains produits, en application des mesures relevant du budget de 2018.