Politique, Afrique

Togo/Opposition: Trois morts à Sokodé lors de manifestations

Le bilan passe à 7 morts depuis samedi, alors que les affrontements se poursuivent dans quelques quartiers de Lomé, à Sokodé, Kpalimé et Bafilo

Lassaad Ben Ahmed  | 10.12.2018 - Mıse À Jour : 11.12.2018
Togo/Opposition: Trois morts à Sokodé lors de manifestations

Togo

AA / Lomé / Alphonse Logo

Les violences ont repris lundi au Togo dans plusieurs villes, dont Lomé la capitale, entraînant, de source proche de la coalition des 14 partis de l’opposition, « deux mort par balle réelle » dans le village de Kpalokpalo à Sokodé (350 km au nord de Lomé).

Une troisième personne a été tuée par bastonnade, selon la même source.

« Nous sommes consternés de vous annoncer qu’un de nos militants vient d’être tué par l’armée togolaise qui lui a tiré dessus ce matin lors des manifestations. Nous enregistrons plusieurs blessés et aussi des enlèvements », a confié au téléphone à Anadolu, le député Ouro Akpo Tchagnao de l’opposition, sur place à Sokodé.

Cette mort de plus porte le bilan des morts établi par la coalition des 14 partis de l’opposition à 7.

Officiellement, c'est 2 morts et 28 arrestations, selon le bilan établi par le gouvernement samedi soir dans un communiqué de presse.

Les manifestations interdites par le gouvernement togolais ont, en effet, repris ce lundi, après un dimanche consacré à la prière, dans plusieurs villes du pays dont Lomé, la Capitale (Agouè et Togblékopé notamment, sortie nord de Lomé), à Kpalimé, Sokodé, Bafilo, Tchamba, etc…

L’opposition togolaise a réaffirmé dimanche le maintien des manifestations prévues pour empêcher les législatives du 20 décembre.

Ces manifestations devraient avoir lieu tous les jours jusqu’au 18 décembre, alors que se poursuit la campagne électorale démarrée depuis le 4 décembre.

Le gouvernement avait déjà promis qu’il ne se laisserait pas faire et que force restera à la loi.

Les scènes de violence qui sont constatées dans plusieurs villes du pays depuis, sont faites de coups de gaz lacrymogènes, de jets de cailloux, des barricades et des morts.

Désormais ça préoccupe à l’international même si la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) se mue dans un silence qualifié de coupable par les organisations de la société civile togolaise.

Amnesty International prend le relais et annonce ce 10 décembre, 70e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme, son intention de diligenter une enquête internationale indépendante sur le Togo, pour faire la lumière sur les tueries dans les manifestations depuis août 2017, date du début de la crise qui fait au passage officiellement plus de 10 morts.

“Nous, ce qu’on demande, c’est qu’il y a une enquête indépendante et impartiale et que les responsables présumés soient présentés devant la justice dans le cadre d’un procès”, a indiqué François Patuel, chercheur à Amnesty International à une radio de la place.

“Nous avons enregistré au moins deux morts lors de la manifestation de samedi, dont un enfant dans la banlieue nord de Lomé. Il y a bien souvent des décès enregistrés lors des manifestations au Togo. En 2017, nous avons enregistré déjà plus d’une dizaine, bien souvent et malheureusement des mineurs. C’est une situation très préoccupante, une responsabilité de plus pour les autorités qu’il faut élucider”, a-t-il détaillé.

L’opposition togolaise réclame l’arrêt du processus électoral en cours et sa reprise entière (ce que le gouvernement affirme dérouler en toute légalité, ndlr), des réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales, et une commission électorale inclusive répondant à la feuille de route de sortie de crise établie par la conférence des chefs d’Etats et de gouvernement de la Cedeao.

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