Sébastien Lecornu face à une journée décisive entre Conseil des ministres et discours de politique générale
- Le Premier ministre Sébastien Lecornu présente trois projets de loi ce mardi avant un discours à haut risque à l’Assemblée nationale, sous la menace d’une censure

Istanbul
AA / Istanbul / Serap Dogansoy
Sébastien Lecornu se prépare à une journée cruciale pour la survie de son gouvernement. Le Premier ministre présidera à 11 heures son premier Conseil des ministres à l’Élysée, avant de prononcer à 15 heures sa déclaration de politique générale devant une Assemblée nationale plus divisée que jamais.
Lors du Conseil, trois textes seront présentés qui sont considérés comme les piliers de la feuille de route budgétaire du gouvernement.
- Le projet de loi de finances
- Le projet de financement de la sécurité sociale
- Un texte contre la fraude fiscale
Mais c’est à l’Assemblée que se jouera l’essentiel. Lecornu devra convaincre les députés d’éviter une nouvelle crise institutionnelle. Plusieurs partis, notamment les socialistes, ont prévenu qu’ils déposeraient une motion de censure si la réforme des retraites n’était pas suspendue.
François-Xavier Bellamy, vice-président du parti politique Les Républicains, a indiqué que son parti « ne censurerait pas » le gouvernement en cas de suspension, mais « ne le soutiendrait pas » non plus. « J’espère que Sébastien Lecornu résiste à l’exigence folle des socialistes. Nous sommes le seul pays d’Europe qui décroche sur le plan budgétaire », a-t-il ajouté.
Dans un appel à la modération, le prix Nobel d’économie Philippe Aghion a exhorté mardi les deux camps à trouver un terrain d’entente. « J’espère que les socialistes vont réaliser que c’est une grande concession (...), parce que je sauve le pays du danger de l’arrivée du Rassemblement national », a-t-il déclaré sur France Inter, estimant qu’une suspension temporaire de la réforme serait « un prix modique à payer » pour éviter une nouvelle censure et l’instabilité politique.
Alors que la France traverse une séquence politique inédite, le Premier ministre joue ce mardi l’avenir immédiat de son gouvernement, dans un climat de tension où chaque mot de son discours pourrait faire pencher la balance.