Politique

Russie: les discussions sur les garanties de sécurité avec les États-Unis devraient se poursuivre prochainement

- Le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que Moscou s'attendait à une réponse de Washington et de l'OTAN à ses propositions

Elena Teslova  | 17.01.2022 - Mıse À Jour : 19.01.2022
Russie: les discussions sur les garanties de sécurité avec les États-Unis devraient se poursuivre prochainement

Moscow City

AA / Moscou / Elena Teslova

De nouveaux contacts entre Moscou et Washington sur les garanties de sécurité auront lieu dans les prochains jours, a déclaré, lundi, le ministre russe des Affaires étrangères, dans un contexte de tension permanente sur le sort de l'Ukraine, alors que des milliers de soldats russes sont amassés aux frontières de ce pays.

La Russie attend une réponse des États-Unis et de l'OTAN à ses propositions, a déclaré Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse à Moscou, à l'issue d'une rencontre avec son homologue croate Gordan Radman.

"Nous comptons résolument sur les réponses concrètes, qui nous ont été promises, aux projets de documents que la Russie a remis aux États-Unis et aux membres de l'OTAN. Il y aura ces jours-ci des contacts à ce sujet", a déclaré le chef de la diplomatie russe.

Moscou veut notamment savoir "comment l'Occident va remplir ses obligations fixées dans les documents des sommets de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) à Istanbul en 1999 et à Astana en 2010", a ajouté Lavrov.

Et de préciser : "Ces documents précisent que les États de l'OSCE ne renforceront pas leur sécurité au détriment de la sécurité d'autres États. Ils stipulent également qu'aucun État, groupe d'États ou organisation ne peut se voir confier la responsabilité principale du maintien de la paix et de la stabilité dans cette région".

La Russie a tenu à prévenir toute initiative visant à faire adhérer l'Ukraine à l'OTAN, ce qu'elle considère comme une atteinte à sa sécurité.

Interrogé sur les menaces américaines d'imposer des sanctions supplémentaires à la Russie en cas d'action militaire en Ukraine, Lavrov a déclaré que les États-Unis poursuivaient une "campagne de diffamation" accusant la Russie de préparer des provocations.

Les États-Unis pourraient toutefois encourager les autorités ukrainiennes à mettre en œuvre le protocole de Minsk de 2014, a-t-il ajouté.

"Aujourd'hui, l'Ukraine est sous le contrôle extérieur des États-Unis. Washington est tout à fait capable de forcer simplement le régime de Kiev à respecter enfin les accords de Minsk", a expliqué Sergueï Lavrov.

Pour sa part, Gordan Radman a déclaré que les pays de l'UE qui ne sont pas membres de l'OTAN doivent également prendre part aux discussions sur la sécurité.

Il a également exprimé son optimisme quant à une issue positive des discussions sur la sécurité.

"Pour surmonter les divergences, il faut tout d'abord parvenir à une confiance mutuelle, et à ce stade de l'établissement de relations de confiance, il est nécessaire de parler de la limitation des armements", a-t-il déclaré.

Le 15 décembre, Iouri Ouchakov, conseiller présidentiel en matière de politique étrangère, a annoncé que la Russie avait remis ses projets de propositions aux États-Unis et à l'OTAN, et deux jours plus tard, le ministère russe des Affaires étrangères a publié le texte des projets d'accords suggérés par Moscou.

Le 10 janvier, les délégations russe et américaine se sont rencontrées à Genève pour la première série de consultations "afin de clarifier les positions", et le 12 janvier, la Russie et l'OTAN ont procédé à un échange de vues sur les propositions de sécurité à Bruxelles.

Ces discussions interviennent dans un contexte de renforcement du dispositif militaire russe aux frontières de l'Ukraine et de craintes occidentales d'une invasion proche. Les pays occidentaux et l'OTAN ont menacé de répondre fermement à toute action militaire russe en Ukraine.

- Mettre fin à l'"ingérence" en Bosnie-Herzégovine

Abordant la situation dans les Balkans, Sergueï Lavrov a appelé l'Occident à cesser de "s'ingérer" dans les affaires de la Bosnie-Herzégovine.

"Malgré tous les appels à ne pas s'ingérer dans les affaires internes des autres pays, les États-Unis ont nommé un représentant spécial pour la réforme électorale en Bosnie-Herzégovine", a déclaré Lavrov.

Et d’ajouter : "L'ancienne cheffe de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, a déclaré que les Balkans occidentaux sont une région où l'Union européenne s'occupera de tous les problèmes, et qu'il vaut mieux que les autres ne s'y impliquent pas".

La Russie attend de l'UE qu'elle soutienne les principes de Dayton de 1995 pour un règlement en Bosnie-Herzégovine, suggérant l'égalité des droits pour les trois peuples formant l'État, et qu'elle cesse de traiter les Balkans occidentaux comme une zone d'influence, a souligné Lavrov.

"Moscou constate également une discrimination évidente à l'encontre des Croates bosniaques en Bosnie-Herzégovine, et la réforme en cours de la législation électorale vise à corriger cette situation", a-t-il ajouté.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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