AA / Moscou

Les accusations de l'opposant russe, Alexeï Navalny, contre le président Vladimir Poutine sont insultantes, dénuées de tout fondement et tout à fait inacceptables, a déclaré jeudi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Commentant l'interview accordée par Navalny au quotidien allemand Der Spiegel, dans laquelle il affirme que le président Poutine est derrière son prétendu empoisonnement, Peskov a déclaré que la rhétorique utilisée par Navalny, visant à le placer au même rang que celui de la première personnalité de l'Etat, frise l'insulte.

"Les vrais adversaires du président dans l'arène politique sont des gens et des forces complètement différents, ils ne sont pas pour ainsi dire "marginaux" (comme Navalny), ils représentent la véritable opposition", a souligné Peskov.

Et d'ajouter que les agissements de Navalny sont dictés par la CIA et qu'il serait préférable que ces derniers communiquent directement avec leurs homologues du service russe de renseignement extérieur et de la direction principale du renseignement.

La Russie veut enquêter sur l'affaire Navalny, explique Peskov, et pour ce faire elle a besoin de recueillir des informations auprès de ceux qui ont trouvé des traces d'empoisonnement lors des tests de Navalny.

Pour le reste, le Kremlin s'abstiendra de tout commentaire ultérieur car il ne considère pas Navalny comme un pair, a déclaré Peskov.

Navalny, 44 ans, farouche détracteur du président russe Vladimir Poutine, est tombé malade le 20 août dernier lors d'un vol pour Moscou. Après un atterrissage d'urgence dans la ville sibérienne d'Omsk, il a passé deux jours à l'hôpital de la ville avant d'être transféré à Berlin pour y être soigné.

Après avoir effectué des tests dans plusieurs laboratoires, les responsables allemands ont annoncé que Navalny avait été empoisonné avec l'agent neurotoxique Novichok, qui a également été utilisé, selon le gouvernement britannique, dans une attaque datant de 2018 contre l'ancien espion russe Sergei Skripal et sa fille dans la ville britannique de Salisbury.

Les autorités russes nient toute implication dans cette affaire, affirmant que de telles armes ne sont ni développées ni produites en Russie depuis la destruction des dernières réserves d’armes chimiques en 2017, comme l'a vérifié et certifié l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).

Le Novichok serait actuellement produit aux Etats-Unis et en Géorgie, selon Yury Shvytkin, membre de la chambre basse du parlement russe - la Douma d'Etat.

La Russie a fait de multiples recherches pour trouver des preuves d'empoisonnement, affirmant qu’aucune trace de cet agent neurotoxique n’a été trouvée durant le séjour de Navalny à Omsk et qu'il est nécessaire d'ouvrir une enquête criminelle sur cette affaire.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj