AA / Yémen / Mohammed al-Sama'i

Un groupe de défense des droits humains a accusé, jeudi, les Houthis d'avoir commis plus de 20 mille violations contre des femmes yéménites en trois ans.

Rights Radar, une organisation non gouvernementale basée aux Pays-Bas, a émis cette dénonciation à l'occasion de la Journée internationale des femmes, célébrée le 8 mars de chaque année.

L'organisation, qui dit surveiller l’état des lieux des droits et libertés dans le monde arabe, a indiqué sur son site avoir repéré plus de 20 mille violations commises par les miliciens Houthis à l’encontre des femmes yéménites au cours des trois dernières années.

Variant entre meurtres, blessures et agressions physiques et morales, ces violations infligées aux femmes yéménites, par les Houthis et autres groupes armés, leur ont, selon Rights Radar, causé de grandes souffrances.

"Les femmes yéménites ont été directement et indirectement ciblées pendant la guerre, à cause de la faiblesse des institutions étatiques et de l'absence de contrôle de la sécurité", a souligné l’organisation, relevant toutefois la grande différence de nombre et de genre entre les violations commises par les Houthis et les abus limités perpétrés par les forces loyales aux Emirats arabes unis.

Selon Rights Radar, un grand nombre de violations graves contre les femmes au Yémen a été enregistré en 2015, avec le déclenchement de la guerre à l'époque. Durant cette année là, 105 femmes ont été tuées et 248 autres blessées lors des bombardements aveugles et intensifs des Houthis des quartiers résidentiels dans les provinces d'Aden et Taiz (sud-ouest).

L’organisation a également fait état de la résurgence du phénomène du mariage des mineures et de la propagation des troubles mentaux chez les femmes, avec 3 230 cas de maladies mentales enregistrés, y compris des pertes de mémoire.

Les raids et les hostilités ont également contraint 45 mille filles à déserter les bancs de l’école et plus de 5 mille femmes à l’exil, les exposant ainsi à toutes formes de violences verbales, sexuelles, physiques et morales.

Selon la déclaration de l'organisation Rights Radar, les Houthis ont également assigné à résidence surveillée des dizaines de femmes activistes à Sanaa et dans les provinces tombées sous leur contrôle.