
AA/Djouba (Soudan du Sud)
Le chef des rebelles et ex-vice-président sud-soudanais, Riek Machar, dont les forces combattent les troupes gouvernementales depuis des mois, a célébré le troisième anniversaire de l’Indépendance de son pays en critiquant le président sud-soudanais, Salva Kiir.
« Ce que nous observons depuis trois ans, c’est le développement de la dictature et de la corruption » a regretté Machar, lors d’une conférence de presse à Addis-Abeba, tenue à l’occasion de la commémoration de l’Indépendance du pays, le 9 juillet 20011.
« Notre pays n’a été témoin de rien d’autre que de la dictature, l’anarchie, la corruption, le tribalisme et une absence de développement. Le Soudan du Sud est maintenant un Etat en faillite» a asséné le vice-président limogé, accusant Kiir d'exploiter les ressources et le pouvoir de l'Etat pour pousser le pays vers la guerre civile et instaurer une dictature.
Le Soudan du Sud a sombré dans le chaos, en décembre, lorsque le président sud-soudanais, Salva Kiir, a accusé le vice-président limogé, Riek Machar, d’avoir orchestré une tentative de coup d’Etat.
Des centaines de personnes ont depuis été déplacées fuyant les combats ; le conflit a créé une grave crise humanitaire pour une grande partie de la population.
« L’histoire du coup d’Etat qui aurait plongé notre pays dans l’abîme était un complot de Salva pour se débarrasser de ses opposants politiques tout en instillant la peur chez la population par les massacres ciblés d’un seul groupe ethnique » a affirmé Machar aux journalistes.
Les deux camps rivaux au Soudan du Sud avaient signé, le 9 mai, un accord de paix, suite à arrangement sur une cessation des hostilités, en janvier. L’accord appelle à la formation d’un gouvernement de transition ouvrant la voie à des consultations pour l’établissement d’un cabinet permanent.
Aucun des deux arrangements n’a cependant réussi à mettre fin aux hostilités, les deux leaders continuent à s’accuser mutuellement de violer les clauses du pacte de paix.
Machar a insisté, à ce sujet, sur le fait que des pourparlers de paix « transparents et inclusifs » entre les deux camps ne devraient pas être encore sujets à des retards.
Les négociations de paix sont actuellement suspendues et aucune date n’a été fixée pour leur reprise, bien que les deux camps rivaux se soient accordés pour former un gouvernement transitionnel dans un délai de 60 jours, à compter du 10 juin dernier.