
AA/Kinshasa/Aurélie Fontaine
L’opposition congolaise a réclamé la mise en place d’une Commission d’enquête Nationale et Internationale pour établir les responsabilités des crimes commis lors de récentes manifestations à Kinshasa.
Dans une déclaration écrite dont Anadolu a reçu copie, "l’opposition parlementaire et extra-parlementaire" ainsi que des organisations de la société civile et des membres de la diaspora, ont appelé la justice à faire son travail en faisant fi des pressions politiques.
« Nous exhortons les juges saisis des différents cas à ne dire que le droit, rien que le droit en s’abstenant d’obéir aux injonctions politiques qui instrumentalisent la justice », rapporte la déclaration datée de jeudi soir.
Les manifestations qui ont éclaté entre le 19 et le 22 janvier dernier, contre la version initiale d’un projet de loi électorale, susceptible de permettre au président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, de briguer un nouveau mandat en 2016, ont été reprimées par les forces de l'ordre et se sont soldées par la mort de 14 personnes, selon le gouvernement, 42 selon les organisations des droits de l’homme et l'opposition.
Elles ont également abouti à «une vague d’arrestations arbitraires» ciblant des dirigeants de l’opposition dans «une tentative apparente de les réduire au silence », d’après une déclaration, samedi, de l’ONG Human Rights Watch.
« Nous exigeons la libération sans condition de tous les détenus politiques, de nos combattants et militants arrêtés dernièrement », relate encore le document de l'opposition en référence aux plus de 300 manifestants arrêtés, selon elle.
De son côté, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a déclaré à plusieurs reprises, que les manifestants arrêtés étaient des « pilleurs» et que cela n'avait « rien à voir avec le fait d'appartenir à l'opposition».
Les opposants ont également « fustigé le harcèlement des membres de l'opposition notamment dans le cas du procès Wivine Moleka (une députée de la majorité présidentielle) contre Vital Kamerhe (président de l'UNC, l'Union pour la nation congolaise, parti d'opposition) » dans un contentieux électoral datant de 2011, mais qui risque de valoir, aujourd’hui, une peine de prison à Kamerhe.
Le président de l’UNC, joint par Anadolu jeudi, a estimé que «l'exhumation de son affaire» était synonyme « d’un acharnement politique lié aux appels à manifester ».
« Nous avons jeté un camouflet à Joseph Kabila, il ne peut plus manœuvrer pour les présidentielles de 2016 donc ils veulent toucher à mon casier judiciaire » a-t-il soutenu informant qu’il a été entendu mercredi par la Cour Suprême de Justice de Kinshasa mais que la date de son procès est encore inconnue.
L'alinéa 3 de l'article 8 du projet de révision de la loi électorale qui a suscité l’hostilité de l’opposition a finalement été retiré dimanche par l’Assemblée nationale congolaise.
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