
AA/ Kinshasa/ Aurélie Fontaine
Après avoir été débloqué pendant moins de deux jours, le réseau social Facebook, très utilisé en République démocratique du Congo (RDC), est de nouveau inaccessible, a rapporté, vendredi, une correspondante d'Anadolu.
Après un mois de blocage, l'accès au réseau social de micro-blogging Twitter a été débloqué, mais impossible de se connecter sur YouTube ou Facebook.
Facebook a été débloqué le 25 février sur l'internet mobile, mais depuis ce matin (27 février), il est de nouveau inaccessible.
Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mendé, joint par téléphone, a déclaré à Anadolu: « Je pense que depuis 24 heures tout a été rétabli. Nous avons jugé du niveau de menace sur l'état et là les conditions de sécurité ont été rétablies. Si internet ne fonctionne pas (en téléphonie mobile, ndlr), je crois que dans ce cas c'est un problème technique. »
Contacté à plusieurs reprises, le ministre des Télécommunications n'était pas joignable, tout comme les opérateurs téléphoniques.
Le 20 janvier dernier, le gouvernement avait ordonné aux opérateurs téléphoniques de bloquer l'accès à l'internet fixe et mobile et l'envoi de SMS, dans tout le pays.
Du 19 au 22 janvier, Kinshasa, la capitale congolaise, et Goma, dans l'est de la RDC, ont connu de violentes manifestations, ayant provoqué la mort, selon des sources concordantes, de 27 à 42 personnes, la plupart tuées à balles réelles. Le gouvernement a, alors, coupé l'accès à internet et aux SMS, afin de limiter la contestation.
Les manifestants protestaient contre un projet de révision de la loi électorale, finalement retiré, sous la pression diplomatique et de la rue, et qui aurait permis, selon ses détracteurs, de repousser la date des élections présidentielles, prévues pour 2016.
Deux jours après le blocage de l'internet fixe, le gouvernement a autorisé les opérateurs téléphoniques à le débloquer, sans toutefois autoriser l'accès à de nombreux réseaux sociaux, dont Twitter, Facebook ou encore YouTube. L'internet mobile a lui été débloqué après 28 jours de coupure.
Les SMS, très utilisés par les Congolais, car bien moins chers que les appels téléphoniques, ont été bloqués pendant 27 jours. Ce n'est pas la première fois que les autorités politiques y ont recours. En 2011, à la suite de la proclamation des résultats du scrutin présidentiel, très controversés, le gouvernement avait coupé le réseau de messagerie téléphonique pendant trois semaines.