
AA/ Kinshasa/ Patrice Chitera
Environ 300 bébés mort-nés figurent parmi les 425 corps enterrés le mois dernier dans une fosse commune à Maluku (commune de Kinshasa) a déclaré jeudi, Lambert Mende Omalanga, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC).
"La justice congolaise a déjà ouvert une enquête judiciaire sur le sujet", a ajouté Mende lors d’une conférence de presse tenue à Kinshasa et diffusée par la télévision publique congolaise.
Cette déclaration intervient trois jours après l’appel lancé par des parlementaires européens, des ONG nationales et internationales et des partis de l'opposition réclamant "l'ouverture d'une enquête indépendante sur la fosse commune" découverte le 4 avril courant par les habitants de Malulku (à 80 km de Kinshasa).
Les initiateurs de l’appel dont l'Organisation de défense de droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) et la Fédération Internationale de Droits de l’Homme (FIDH) avaient émis des soupçons quant à l'identité des corps enterrés dans la fosse, présumant que certains sont ceux de manifestants tués lors des émeutes de la mi-janvier dernier contre un projet de loi électoral, suspecté de permettre au Président Joseph Kabila de se maintenir, en 2016, au-delà de son dernier mandat constitutionnel.
Le vice-premier ministre Congolais de l’Intérieur, Evariste Boshab, avait précisé qu’il s’agissait de personnes indigentes et non pas de victimes des manifestations politiques du 19 au 21 janvier dernier, qui ont fait, 27 morts, selon Kinshasa, une quarantaine selon la FIDH.
"Les mort-nés enterrés dans la fosse commune proviennent de deux hôpitaux de Kinshasa dont celui pédiatrique de Kalembele", a précisé Mende, soulignant que les autres corps (environ 125) sont ceux d'indigents ou d'adultes abandonnés par leurs proches dans des hôpitaux.
Le responsable a, en outre, cité le coût élevé des soins et des rites funèbres, comme le fait qui pousse de plus en plus de familles à abandonner leurs proches dans les hôpitaux où ils décèdent. Une raison qui explique, également, aux yeux de Mende, que les autorités procèdent à une inhumation collective.