RCA: la Présidente de transition appelle les Centrafricains à voter "massivement" pour la nouvelle Constitution
Alors que le scrutin est suspendu dans l'enclave musulmane de Bangui et à Kaga Bandoro (Nord), pour des raisons sécuritaires.

Bangui
AA/ Bangui/ Sylvestre Krock
La Présidente de la transition en Centrafrique, Catherine Samba Panza, a appelé dimanche tous les Centrafricains à prendre part "massivement" au referendum constitutionnel, en approuvant le projet soumis.
"J'ai donné cet exemple pour que toi peuple centrafricain tu te lèves pour t'acquitter de ton devoir civique en votant massivement pour la Constitution de notre pays" a déclaré la Présidente de transition à la presse, alors qu'elle venait de voter, dans le 7ème arrondissement de la capitale.
Pour sa part, le Premier ministre Mahamat Kamoun, a invité, dans une déclaration à Anadolu, les Centrafricains à vaincre "leur peur" et se déplacer aux urnes pour prendre part au référendum sur la nouvelle Constitution. "J'invite tous les Centrafricains qui ont encore peur à se rendre dans leurs bureaux de vote, le Gouvernement a pris toutes les dispositions pour assurer leur sécurité."
Cette déclaration intervenait alors que le scrutin peine à démarrer dans l'enclave musulmane de PK5, à Bangui, le déploiement du matériel de vote ayant été empêché par "des groupes armés", selon des témoignages concordants.
"Je suis arrivé à PK5 pour encourager les habitants à aller voter, sauf que mon véhicule a été pris à partie par des groupes armés, qui encerclaient les deux centres de vote de PK5", a déclaré à Anadolu, Mohamed Moussa Dhaffane, un ancien leader de la milice Seleka, sans préciser l'identité de ces groupes.
Depuis fin 2013, la Seleka, à majorité musulmane, et les Anti-Balaka, à majorité chrétienne se sont affrontées à plusieurs reprises, alimentant une guerre civile qui a pris des dimensions confessionnelles, et causé des centaines de milliers de morts, déplacés et exilés. Le référendum constitutionnel, ainsi que des élections législatives et présidentielle prévue le 27 décembre, devraient mettre fin à la parenthèse de la transition politique.
Des centaines d'habitants de PK5, Musulmans et Chrétiens, ont organisé une marche jusqu'au siège de la Force onusienne en Centrafrique, la MINUSCA, à Bangui "pour lui demander de sécuriser le quartier et permettre le déroulement du scrutin" selon la déclaration à Anadolu de Lazar Bjadder, candidat aux législatives pour le compte du 3e arrondissement.
Les opérations de vote sont, en outre, complètement suspendues dans la ville du Nord du pays, Kaga-Bandoro, sous le contrôle d'une faction se revendiquant de la Seleka.
"Les groupes armés se sont rendus chez le maire [de la ville], se sont saisis du matériel électoral et l'ont brûlé. Pour le reste tout est calme, les populations sont terrées chez elles", résumait un humanitaire d'une ONG, établi à Kaga-Bandoro, sous couvert d'anonymat.
Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.