Ramallah condamne la libération anticipée du soldat israélien Elor Azaria
-accusé d’avoir tué, de sang froid, et criblé de balles un Palestinien gisant au sol, et incapable de bouger

Ramallah
Le Conseil ministériel palestinien a condamné, mardi, la décision du service pénitentiaire israélien qui a ordonné la libération anticipée d’Elor Azaria, le soldat qui a tué de "sang froid" le jeune Palestinien Abdel Fattah al-Sharif à Hébron, dans le nord de la Cisjordanie occupée, il y a plus de deux ans.
"Cette mesure incite et encourage à tuer les Palestiniens de sang froid", a déclaré le Conseil dans un communiqué dont Anadolu a eu copie.
"Ce verdict et cette libration anticipée donne le feu vert aux soldats de l’occupation pour continuer à commettre des crimes contre notre peuple sans armes", ajoute le communiqué publié à l’issue de la réunion hebdomadaire du Conseil ministériel palestinien.
Plus tôt dans la journée, le service pénitentiaire israélien a libéré le soldat Elor Azaria.
L’affaire remonte au 24 mas 2014. Azaria avait alors tué al-Sharif (24 ans) qui aurait, selon les autorités israéliennes "tenté de poignarder des soldats israéliens en collaboration avec un autre jeune homme".
Alors que le second Palestinien suspect avait été immédiatement tué par les soldats israéliens, al-Sharif, lui, gisait au sol, criblé de balles, incapable de bouger. C’est alors que le soldat Azaria s’était approché de lui, lui tirant, à bout portant, une balle dans la tête.
Un activiste palestinien était parvenu à filmer cette scène, que plusieurs associations de défense des droits de l’homme ont qualifiée d’"exécution sommaire sans procès" et de "meurtre de sang froid".
La police israélienne avait arrêté Azaria le jour même. Au bout d’un procès militaire, le soldat a été condamné à une peine de 18 mois qui a ensuite été réduite à 14 mois.
Récemment, un comité israélien a décidé de libérer Azaria après avoir purgé les deux tiers de sa peine pour "homicide sans préméditation".
La libération était prévue pour le 10 mai, mais Azaria a été libéré deux jours avant pour assister au mariage de son frère.
La peine de prison d'Azaria avait commencé à la date de son jugement définitif le 31 juin 2017.
Lors du procès, le procureur militaire israélien avait demandé à la cour d’infliger au soldat une peine de trois à cinq ans de prison.
Mais les juges l'ont condamné à 18 mois de prison avant que la peine ne soit réduite à 14 mois et ensuite aux deux tiers.
Qualifiant la décision de "difficile", les juges avaient noté avoir pris en compte le fait qu'Azaria n'avait pas été correctement formée à de tels événements.
Cependant, ils avaient dit qu'il n'y avait aucune justification pour tirer ainsi sur al-Sharif.
Les juges avaient convenu que la peine d'emprisonnement effectif devrait varier entre 18 et 48 mois. Ils avaient enfin choisi la peine minimale laquelle avait été commuée deux fois. Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.