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Réfugiés: Le plan Juncker, la dernière réponse européenne face à un "défi régional"

Le nouveau mécanisme de répartition des réfugiés a pour but de mieux gérer la crise migratoire qu'affronte l'UE.

10.09.2015 - Mıse À Jour : 10.09.2015
Réfugiés: Le plan Juncker, la dernière réponse européenne face à un "défi régional"

AA - Strasbourg - Bilal Muftuoglu

La Commission européenne a dévoilé un nouveau mécanisme permanent de répartition des réfugiés, notamment en vue d'un partage juste des migrants au soutien de la Grèce, l'Italie et la Hongrie, les trois pays les plus affectés par la crise migratoire.

Le plan décrit par la Commission comme une série d'initiatives "spécialement conçues pour mieux gérer les migrations dans tous leurs aspects", pourrait pourtant avoir un impact restreint au vu de l'opposition qu'elle génère et ses détails techniques. 

Présenté mercredi par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dans son discours sur "l'état de l'Union" devant les députés du Parlement européen à Strasbourg, le plan se veut ambitieux avec sept points principaux. 

Le plan propose initialement la relocalisation "urgente" de 120 000 réfugiés au sein des pays membres de l'Union européenne (UE), au départ de l'Italie, de la Grèce et de la Hongrie. Ces trois pays se trouvant aux frontières extérieures de l'espace Schengen, sont effectivement ceux qui subissent le plus le flux migratoire depuis le Moyen-Orient et l'Afrique, dès lors que plus de 160 000 autres sont entrés en Hongrie seule dans les huit premiers mois de l'année.

Parmi ces individus ayant "manifestement" besoin d'une protection, 15 600 seront relocalisés depuis l'Italie, 50 400 autres depuis la Grèce et 54 000 depuis la Hongrie. L'UE assure de son côté financer cette relocalisation à hauteur de 780 millions d'euros. 

Le plan de la Commission prévoit aussi d'établir un mécanisme permanent de relocalisation au détriment du règlement Dublin, jugé désormais par la Commission comme un système qui crée des "déséquilibres" pour les Etats accueillant le plus grand nombre de réfugiés. En effet, ce mécanisme rendait l'Etat par lequel le réfugié a fait sa première entrée en Europe responsable de la gestion de toute demande d'asile.

Pourtant, les premières limites du plan s'affichent à ce point dès lors qu'outre la Grande-Bretagne et l'Irlande, qui bénéficient d'ores et déjà d'une option de retrait, les Etats membres pourront temporairement ne pas participer au mécanisme de solidarité "en cas d'urgence". Les Etats auront l'option de contribuer financièrement au mécanisme au lieu d'accepter les réfugiés, s'ils arrivent à justifier leur refus par des raisons "objectives", a assuré Juncker, lors de sa conférence de presse, tenue peu après son discours devant les parlementaires. La hauteur de la contribution financière et le type de raisons "objectives" n'ont pourtant pas été précisés par la Commission.

Pour ce qui est de la participation du Royaume-Uni au plan en question, la porte-parole de la Commission, Natasha Bertaud, a déjà noté qu'il n'y aurait "aucune conséquence" pour Londres s'il refuse de faire part dans le mécanisme. 

Face aux réticences de certains pays européens à l'égard du plan de la Commission, le président du Parlement européen, Martin Schulz, a noté qu'il n'y a pas de place pour des "particularismes régionaux". 

"Nous sommes face à un défi régional, chaque Etat membre devra assumer ses responsabilités", a insisté Schulz, lors de sa conférence de presse, aux côtés de Juncker. 

"L'opinion publique peut s'opposer au plan mais nous sommes des élus et ainsi nous n'avons pas de choix...Nous devons gérer la crise sur la base de solidarité mutuelle", a-t-il ajouté. 

 
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