Türkİye, Politique

"Que reste-t-il comme différence entre les autorités saoudiennes et la mentalité de Ben Laden?"

- Le leader d'opposition turc a très sévèrement dénoncé les agissements de l'Arabie Saoudite et du Prince Héritier Mohammed ben Salman, lors d'un discours prononcé au Parlement turc.

Alp Özden, Tuncay Çakmak  | 20.11.2018 - Mıse À Jour : 20.11.2018
"Que reste-t-il comme différence entre les autorités saoudiennes et la mentalité de Ben Laden?"

TBMM

AA - Ankara - Tuncay Çakmak

Le président du parti d’opposition MHP (Parti d’Action Nationaliste), Devlet Bahceli, a comparé l’Arabie Saoudite au groupe terroriste Al Qaida.

Mardi, lors de la réunion de groupe de son parti à l’Assemblée Nationale de Turquie, Bahceli est revenu sur l’affaire de l’assassinat du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi, tué le 02 octobre dans le consulat général de son pays à Istanbul, alors qu’il s’y trouvait pour effectuer des démarches administratives.

Selon le chef d’opposition turc, l’affaire Khashoggi a pris une dimension internationale.

"C’est désormais un problème international", a-t-il affirmé.

Bahceli a notamment dénoncé les "marchandages en cours, les oppositions politiques, les calculs économiques et les plans régionaux" autour du meurtre du journaliste saoudien.

"L’assassinat de Khashoggi a changé la donne, il a ouvert la boite de Pandore. Tout le monde, en dehors de la Turquie, donne un sens à l’affaire selon ses propres intérêts", a encore condamné le leader politique.

Devlet Bahceli a également voulu souligner le caractère "préparé et planifié" du meurtre de Khashoggi.

"Comment un Etat, qui de surplus assure la gestion des lieux saints musulmans, a-t-il pu arriver à un point où il espère obtenir des choses en utilisant des pratiques propres aux terroristes et en menant des opérations obscures, a-t-il lancé. Que reste-t-il comme différence entre les autorités saoudiennes et la mentalité de Ben Laden ? Qu’est-ce qui sépare ce pays d’Al Qaida ?".

Les mots de Bahceli envers l’Arabie Saoudite ont été extrêmement durs.

"De quel droit ont-ils utilisé la Turquie comme base pour commettre ce meurtre ? Il est juridiquement logique que les assassins soient jugés en Turquie. Si ce n’est pas le cas, une enquête et un jugement internationaux doivent être rendus possibles. L’étau se resserre pour le Prince Héritier (Mohammed ben Salman). Les sorties de secours sont fermées", a conclu le président du MHP.

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