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Présidente de l'Université Columbia : "Je suis désolée que nous en soyons arrivés à ce point"

- Minouche Shafik a déclaré à des étudiants qui occupaient un bâtiment sur le campus "Cette escalade drastique après plusieurs mois d'activités de protestation a poussé l'Université au bord du gouffre"

Michael Gabriel Hernandez  | 01.05.2024 - Mıse À Jour : 01.05.2024
Présidente de l'Université Columbia : "Je suis désolée que nous en soyons arrivés à ce point"

Washington DC

AA / Washington / Michael Hernández

La présidente de l'Université de Columbia, Minouche Shafik, a déclaré ce mercredi qu'elle regrettait que l'université "en soit arrivée à ce point" après en avoir appelé à la police de New York (NYPD) pour arrêter les étudiants propalestiniens qui occupaient un bâtiment sur le campus.

Plus de 100 personnes ont été arrêtées lors de la répression nocturne qui a débuté vers 21 h 00, mardi à Hamilton Hall. Shafik a remercié la police "pour son incroyable professionnalisme et son soutien".

"Tôt dans le matin du mardi, les tensions sur notre campus ont atteint de nouveaux sommets lorsqu'un petit groupe de manifestants a fait irruption dans le Hamilton Hall, s'est barricadé à l'intérieur et l'a occupé toute la journée. Cette escalade drastique de plusieurs mois d'activités de protestation a poussé l'Université au bord du gouffre", a-t-elle écrit dans une lettre adressée à la communauté scolaire.

"Je sais que je parle au nom de nombreux membres de notre communauté en disant que cette tournure des événements m'a rempli d'une profonde tristesse. Je suis désolée que nous en sommes arrivés à ce point", a-t-elle ajouté.

Les manifestants avaient occupé Hamilton Hall, qu'ils ont rebaptisé "Hind's Hall" en mémoire d'une petite Palestinienne de 6 ans qui a été brutalement tuée dans la bande de Gaza, et ont juré de ne pas se disperser à moins que l'université ne réponde à leurs exigences, qui incluaient le désinvestissement de toutes les entreprises israéliennes.

Les manifestations à l'Université de Columbia ont commencé en avril et ont entraîné un mouvement anti-guerre plus large, après la demande faite par Shafik à la police de New York de se déployer sur le campus le 18 avril dernier. Plus de 100 personnes ont été interpellées à l'époque dans une tentative de démonter un campement de protestataires.

Les manifestants se sont toutefois rapidement adaptés et ont entamé un nouveau sit-in sur une autre pelouse universitaire.

Cette fois, Shafik a demandé que la police de New York maintienne une présence sur le campus au moins jusqu'au 17 mai – le lendemain de la fin de la remise des diplômes – "pour maintenir l'ordre et garantir que les campements ne soient pas rétablis".

Les manifestants anti-guerre protestent contre l'offensive actuelle d'Israël contre Gaza après l'attaque transfrontalière du Hamas, qui avait eu lieu en octobre 2023, et qui aurait fait environ 1 200 morts israéliens.

Depuis cette date, au moins 34 568 Palestiniens ont été tués et au moins 77 765 autres blessés. Israël a imposé un état de siège strict sur la bande de Gaza, laissant planer le spectre de la famine sur la population, et plus particulièrement sur les habitants du nord de Gaza.

Israël est accusé de génocide devant la Cour internationale de Justice. Une décision provisoire rendue en janvier a ordonné à Tel-Aviv de veiller à ce que ses forces ne commettent pas d'actes génocidaires, l'État hébreu est aussi sommé de prendre des mesures afin de garantir l'arrivée de l'aide humanitaire aux civils à Gaza.

* Traduit de l'anglais par Mounir Bennour.

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