AA / Washington

Joe Biden a officiellement accepté, jeudi soir, l'investiture du parti démocrate à l’élection présidentielle américaine, appelant le pays et ses partisans au rassemblement.

S'adressant à la Convention nationale démocrate lors de sa dernière soirée, Joe Biden a déclaré que le président Donald Trump avait " trop longtemps plongé l'Amérique dans l'obscurité ", répandant ce qu'il a qualifié de " trop de colère, trop de peur, trop de division ".

"Ici et maintenant, je vous donne ma parole. Si vous décidez de m’accorder votre confiance, je m'appuierai sur ce qu'il y a de meilleur en nous, et non sur le pire. Je serai l'allié de la lumière, et non des ténèbres. Il est temps pour nous, pour nous le peuple, de nous rassembler", a déclaré Biden.

"Et ne vous y trompez pas, unis, nous pouvons et nous allons surmonter cette période d'obscurité pour l'Amérique. Nous choisirons l'espoir plutôt que la peur, les faits plutôt que la fiction, l'équité plutôt que les privilèges", a-t-il poursuivi.

À la veille de l'élection du 3 novembre, Joe Biden a tout particulièrement mis l’accent sur la manière dont Trump a géré la pandémie de coronavirus qui a frappé les États-Unis, avec plus de 5,5 millions d'infections confirmées et plus de 174 000 décès, enregistrant ainsi, et de loin, le plus lourd bilan de victimes au monde.

Biden a fustigé le président pour cette situation, déclarant que Trump "a manqué à son devoir le plus fondamental envers la nation. Il a échoué à nous protéger".

"Il a échoué à protéger l'Amérique, Il n'a pas réussi à protéger nos concitoyens. C'est impardonnable", a déclaré Biden.

Et d'ajouter : "Ce que nous savons de ce président, c'est que si nous lui accordons quatre ans de plus, il sera ce qu'il a été pendant les quatre dernières années : un président qui n'assume aucune responsabilité, qui refuse de diriger, qui rejette le blâme sur les autres, qui se rapproche des dictateurs et qui nourrit les braises de la haine et de la division".

Conséquence de l'épidémie de coronavirus, les États-Unis connaissent le pire ralentissement économique depuis la Grande Dépression, avec un chômage qui a atteint plus de 10 % de la population active, alors que les entreprises continuent à se battre avec la plus grave crise de santé publique depuis la grippe espagnole qui a sévi au début du 20e siècle.

Joe Biden a déclaré que si Trump était réélu, "le nombre de contaminations et de décès demeurera beaucoup trop élevé, davantage d'entreprises familiales seront contraintes de fermer leurs portes, et cette fois-ci pour de bon. Les familles de travailleurs auront du mal à s'en sortir. Mais les 1% les plus riches recevront des dizaines de milliards de dollars en nouveaux privilèges fiscaux".

N'étant pas du genre à se contenter de rester en retrait, Trump s'en est rapidement pris à Biden, déclarant sur Twitter : "En 47 ans, Joe n'a rien fait de ce dont il parle aujourd'hui. Il ne changera jamais, rien que des discours !"

Se démarquant de la rhétorique de Trump qui n'a de cesse de semer la discorde, Biden a déclaré : "Même si je suis un candidat démocrate, je serai un président américain (...) représentant tout le peuple, et non pas uniquement notre base ou notre parti."

"J'espère que l'histoire retiendra que la fin de ce chapitre des ténèbres américaines a commencé ici, ce soir, lorsque l'amour, l'espoir et la lumière se sont joints à la bataille pour la sauvegarde de l'âme de la nation. Et c'est une bataille que nous mènerons ensemble et que nous allons gagner. Je vous le promets", a-t-il déclaré.

Biden est actuellement largement en tête des intentions de vote. Les résultats d'un sondage Economist / YouGov publiés cette semaine indiquent que le président est en retard de 10 points sur son adversaire, à un peu plus de deux mois du jour de l'élection.

S'il est élu, Joe Biden, qui a 77 ans, sera la personne la plus âgée à assumer les responsabilités de la Maison Blanche.

Pour sa part, Donald Trump devrait accepter officiellement l’investiture de son parti lors de la Convention nationale républicaine, qui démarrera lundi.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj