Politique

Présidentielle/France: Philippe Poutou, le candidat anti-capitaliste (Portrait)

-Quand on lui fait remarquer qu’il n’est crédité que de 1 % dans les études d’opinion, il ironise, fidèle à lui-même: « Ce qui est bien avec les sondages, c’est qu’on ne peut pas faire de chiffre négatif !»

Nadia Chahed  | 30.03.2017 - Mıse À Jour : 31.03.2017
Présidentielle/France: Philippe Poutou, le candidat anti-capitaliste (Portrait)

France

AA/Paris/Souhir Bousbih

Quand un journaliste lui demande, le 17 mars, s’il pense pouvoir devenir président de la République française dans quelques semaines, Philippe Poutou lui répond franchement: « Ca va être dur. Il n’y a quasiment pas de chance ou aucune chance ». Une réponse étonnante de la part d’un candidat à la Présidentielle, mais qui a le mérite d’être honnête.

Car Philippe Poutou le sait : il lui sera difficile de faire mieux qu’en 2012, où il avait recueilli 1,15% des voix face à François Hollande et Nicolas Sarkozy. Mais remporter la victoire n’est pas son objectif premier. Non, ce que souhaite le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), c’est porter ses idées. Celles que ce militant syndicaliste et ouvrier automobile de 50 ans défend depuis plus de trente ans, à savoir la lutte contre la capitalisme et pour la défense des travailleurs.

Fils d’un facteur et d’une dactylographe, devenue mère au foyer, Philippe Poutou n’a, on l’aura compris, jamais ambitionné de faire carrière en politique. Se définissant lui-même volontiers comme un «anarchiste» dans ses années jeunesse, il échoue au baccalauréat mécanique et enchaîne les petits boulots avant d’être embauché en CDI à l’usine Ford de Blanquefort (Gironde, Ouest)) comme réparateur de machines-outils.

Responsable syndical de la Confédération Générale de Travail (CGT), il sera pendant quatre ans, de 2007 à 2011, un des leaders du combat mené par les ouvriers de Ford pour empêcher la fermeture de leur usine. Et il obtiendra gain de cause : 950 emplois seront conservés.

Le grand public le découvre à cette période, mais il gravite depuis son adolescence dans la sphère militante. D’abord, au sein de "Lutte Ouvrière", qu’il rejoint à l’âge de 18 ans mais qu’il quitte après 1995, à la suite des conflits internes, pour rejoindre la Ligue Communiste Révolutionnaire en 2000.

En 2009, il rejoint le Nouveau Parti Anticapitaliste et conduit la liste du NPA à l'élection régionale de 2010 en Aquitaine, qui recueille 2,52 % des suffrages exprimés. En 2011, son succès de Blanquefort pousse les militants du NPA à le désigner pour briguer la présidence de 2012. Un rôle qu’il endosse un peu malgré lui mais qu’il accepte, « pour ne pas décevoir les copains ». Rebelote en 2016, où il se qualifie in extremis pour a présidentielle en récoltant plus des 500 parrainages nécessaires à sa candidature.

Le 4 avril, lors du débat entre les onze candidats, Philippe Poutou viendra défendre un programme qui promet entre autres l’abrogation de la loi travail, le rehaussement du SMIC à 1700 euros, l’embauche de 10000 contrôleurs fiscaux pour lutter contre l’évasion fiscale et le passage aux 32 heures, réparties sur 4 jours de travail. Et ne comptez pas sur lui pour scruter les sondages le lendemain de son passage. Quand on lui fait remarquer qu’il n’est crédité que d’1 % dans les études d’opinion, il ironise, fidèle à lui-même: « Ce qui est bien avec les sondages, c’est qu’on ne peut pas faire de chiffre négatif !»

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
Bu haberi paylaşın