
AA - Ankara
Le Bureau de coordination de la diplomatie publique rattaché au Bureau du Premier ministre turc (KDK) a estimé à près de 24 000, le nombre de combattants étrangeres qui évoluent dans les rangs de l'organisation terroriste de Daech en Irak et en Syrie.
C'est ce qui ressort d'une note d'information diffusée, mercredi, par le KDK, sur "les combattants terroristes étrangers et la sécurité à la frontière".
Selon cette note, la Turquie a évoqué le phénomène des combattants étrangers depuis 2011, mettant en garde contre l'entrée en Syrie des milices soutenant le régime de Damas, via les pays voisins ou proches.
D'après le KDK, Daech compte 24 000 combattants étrangers en Irak et en Syrie. Le nombre total des combattants oscillerait entre 40 000 et 70 000, en prenant en considération les éléments irakiens et syriens.
Une partie importante des combattants est issue, selon le rapport, des pays européens.
"L'augmentation de ce nombre est motivée par le manque de mesures prises à l'effet de prévenir la radicalisation en Europe, de réduire l'islamophobie, d'endiguer les problèmes d'intégration, d'autant plus que les individus en question ne sont pas empêchés de voyager", précise la note du KDK.
Les analyses menées par des sources occidentales tentent d'expliquer le problème de radicalisation par des motifs religieux et culturels. Selon le KDK: "Ce point de vue 'orientaliste' est loin de cerner ce phénomène."
"Au contraire, les raisons sont foncièrement politiques, c'est [la radicalisation] un résultat de la crise de représentation et de légitimité. À compter de juillet 2015, entre 1 000 et 1 300 ressortissants turcs ont adhéré à Daech, sont revenus ou y ont péri", précise-t-on.
"Bien que la Turquie possède une frontière de 1300 km avec la Syrie et l'Irak, et compte environ 80 millions d'habitants musulmans, elle ne fait même pas partie des dix premiers pays dont les ressortissants adhèrent le plus à Daech", relève la note du KDK.
La note a souligné que le problème de combattants étrangers revêt une dimension internationale, et nécessite des solutions internationales.
"La Turquie avait soulevé le problème assez tôt, et mis en place des centres d'analyse de risque dès le début de l'année 2014, indique-t-on dans la note.
En outre, le KDK a précisé que la Turquie a pris des mesures de sécurité pour empêcher le passage des combattants étrangers.
Dans ce cadre, "plus de 4 500 ressortissants étrangers suspects ont été interpellés dans les centres d'analyse de risque, environ 1 000 personnes ont été interdites d'accès au territoire turc, et 300 personnes repérées dans le pays ont été expulsées".
"De plus, une liste de suspects a été élaborée, et 16 000 personnes en provenance de 108 pays ont été interdites d'entrer en Turquie", a fait savoir le KDK.
Le Bureau de coordination a souligné que la Turquie ne peut pas résoudre ce problème de transit des combattants étrangers à elle toute seule, précisant qu'elle n'assume pas la responsabilité à elle seule non plus.