Ouattara nomme un nouveau président du Conseil constitutionnel ivoirien
La nomination de Koné Mamadou, réputé proche du chef d'Etat ivoirien, a suscité chez l'opposition des craintes de "tripatouillage" de élections, accusation rejetée par le pouvoir.

AA/Abidjan/ Issiaka N’guessan
Le président ivoirien Alassane Ouattara a nommé, mardi, le président de la Cour suprême ivoirienne, Koné Mamadou, à la tête du Conseil Constitutionnel ivoirien, en remplacement de Francis Vangah Wodié, démissionnaire mardi, a déclaré la présidence ivoirienne.
La nomination de Koné Mamadou, ex-ministre de la justice sous l'ancien chef d'Etat Laurent Gbagbo et réputé proche de l'actuel président, intervient à 8 mois de l’élection présidentielle dans laquelle Ouattara est candidat à sa propre succession.
Le remplacement de Wodié à la tête de cette institution chargée constitutionnellement de se prononcer sur les résultats de l'élection présidentielle a suscité de vives réactions chez l'opposition ivoirienne qui craint «une volonté manifeste du pouvoir de tripatouiller les résultats de la présidentielle à venir».
«La démission de Wodié ne nous rassure pas du tout. C'est un professeur émérite de Droit public, constitutionnaliste et la personnalité la mieux indiquée pour conduire de façon équidistante, l'opposition et le pouvoir vers des élections pacifiques et démocratiques» a déclaré, à Anadolu, Séraphin Prao Yao, opposant démissionnaire du parti Liberté et démocratie pour la République (Lider).
Rejetant les interprétations de l’opposition, le Rassemblement des Républicains (RDR-parti présidentiel) a rétorqué, par la voix de son porte-parole, Joël N'guessan, dans une déclaration à Anadolu que "la démission du Pr Wodié était une décision personnelle. Nous pensons que les institutions restent et les hommes passent."
Le président démissionnaire du Conseil Constitutionnel n'a pas, quant à lui, communiqué sur la motivation de sa démission.