ONU: « Nous examinerons la nouvelle Constitution tunisienne et nous sommes prêts à soutenir ce pays »
- L’ONU commentait la position de l’ONG « Amnesty international » qui estime que la nouvelle Constitution « compromet les droits de l'Homme et représente un danger pour les progrès enregistrés en Tunisie depuis la révolution de 2011 »

Tunisia
AA / New York / Mohamed Tarek
Les Nations Unies ont annoncé, mercredi, qu'elles réviseront la nouvelle Constitution de la Tunisie, faisant part de leur « prédisposition permanente à appuyer ce pays pour faire face aux défis » auxquels il est confronté.
C'est ce qui ressort d'un point de presse animé, mercredi, par Farhan Haq, porte-parole adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, au siège permanent de l'ONU à New York, selon le correspondant de l’Agence Anadolu (AA).
Haq a été interrogé au sujet de la position du Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, face aux déclarations faites par certaines ONG internationales de défense des droits humains, notamment, Amnesty International qui estime que la nouvelle Constitution « compromet les droits de l'Homme et représente un danger pour les progrès enregistrés en Tunisie depuis la révolution de 2011 ».
« Ce que je peux dire c'est que nous avons été tenus informés des résultats préliminaires du référendum sur la nouvelle Constitution, qui s’est déroulé le lundi 25 juillet, tels qu'annoncés par l'autorité électorale », a-t-il dit.
Haq a poursuivi : « Les Nations Unies demeurent disposées à soutenir le peuple tunisien pour faire face aux défis » qu’il affronte.
« Nous examinerons cette législation…ce référendum qui a été approuvé », a-t-il souligné.
Dans un rapport publié, mercredi, et consulté par AA, Amnesty International a qualifié la nouvelle Constitution, objet du référendum, de « viciée, ce qui est de nature à disloquer ou à menacer les garanties institutionnelles fondamentales des droits de l'Homme ».
L’ONG internationale a relevé que ce texte « supprime la protection accordée aux civils les prémunissant contre la tenue de procès militaires et octroie aux autorités le pouvoir de restreindre les droits de l'Homme ou de revenir sur les engagements internationaux dans le domaine des droits de l'Homme ».
Mardi, le président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), Farouk Bouaskar, a indiqué que « La Constitution a bénéficié de la confiance de 94,60 % des 2 630 094 électeurs (30,5% des électeurs inscrits) qui ont participé au vote référendaire sur un total de 9 278 541 électeurs inscrits ».
Bouaskar a ajouté, au cours d'une conférence de presse, que « 5,4% seulement des votants ont rejeté le projet de Constitution ».
Ce référendum constitue un jalon d'une série de mesures d'exception imposées par le président de la République, Kaïs Saïed, depuis le 25 juillet 2021, qui avait, entre autres, limogé le Chef du gouvernement, dissous le Conseil supérieur de la magistrature et le Parlement, légiféré par voie de décrets et décidé de la tenue d'élections législatives anticipées, le 17 décembre prochain.
Plusieurs forces politiques tunisiennes considèrent ces mesures comme étant un « coup d'État contre la Constitution de 2014 », lesquelles mesures visent à établir un « pouvoir personnel, absolu qui laisse augurer le retour du despotisme en Tunisie », tandis que d'autres forces estiment qu'il s'agit d'une « restauration du processus de la révolution de 2011 », qui avait fait chuter l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).
*Traduit de l'arabe par Hatem Kattou
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