AA/Bamako/Baba Ahmed
Depuis le 18 août, date à laquelle le Groupe d’Autodéfense Touareg Imghad et Alliés (Gatia-progouvernemental) a pris le contrôle de la localité d'Anéfis (nord), des doutes commencent à planer autour de l'aboutissement réel et serein de l'accord de paix signé en mai et en juin dernier.
Toutes les parties prenantes et notamment le comité de suivi de l'accord de paix et la Mission onusienne au Mali (Minusma) s'inquiètent face à cette recrudescence des animosités. De leurs côtés les groupes armés en conflit soit le Gatia d'une part et la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA) de l'autre campent chacun sur ses positions.
La CMA avait annoncé, lundi, suspendre sa participation au comité de suivi de l'accord de paix tant que les Groupes armés progouvernementaux, qui avaient expulsés ses forces de la ville, n'auront pas quitté la localité d'Anéfis.
Le Gatia a, de son côté, annoncé, mercredi, son accord de principe de se retirer de la localité en question. Un retrait qu'il a, toutefois, conditionné par le déploiement dans la ville des forces armées maliennes aux côtés de celles de la Minusma afin d'empêcher les éléments de la CMA d'y remettre la main.
" Nous avons dit que nous n’allons pas quitter Anéfis sans que l’armée malienne n’occupe la ville pour prendre le relais car notre départ sans le retour de l’armée signifie que la CMA va retourner à Anéfis et ça nous ne l'accepterons jamais", a déclaré à la presse, Fihroun Maiga, porte-parole de la Plate-Forme.
Face à cette situation la Minusma a exprimé sa détermination à faire face à toute éventuelle recrudescence de violences telle celle survenue à Anéfis.
Le secrétaire général adjoint de la Minusma, Arnauld Akodjenou, a annoncé, jeudi à la presse que le comité de suivi de l’accord "condamne la violation du cessez-le et exige l’évacuation immédiate et sans condition de la localité de Anéfis par la plate-forme".
"L’ONU va mettre en place une équipe d’investigation pour identifier les responsables de la violation de l’accord de paix", a ajouté Akodjenou tout en insistant sur l'importance pour chacune des parties de respecter les engagements pris lors de la signature de l’accord de paix.
Ce à quoi Fihroun Maiga a répliqué: "les sanctions du conseil de paix et de sécurité de l’ONU ne nous font pas peur et ne peuvent rien contre nous".
Le GATIA avait pris le contrôle d'Anefis au terme de violents affrontements avec la Coordination des Mouvements de l'Azawad avec un bilan d'au moins dix morts selon l'ONU.
La médiation internationale dans la crise malienne, sous égide algérienne, avait alors proposé, à l'issue d'une réunion de crise, aux groupes armés rivaux et au gouvernement malien un plan stipulant le retrait des mouvements armés progouvernementaux de la localité d'Anéfis, le déploiement, tout de suite après, des Casques bleus pour contrôler les lieux et la mise en place, enfin, d'un mécanisme de règlement de la crise en organisant, sous la supervision de la Minusma, l’arrivée pacifique à Anéfis de toutes les forces rivales.
