Politique, Afrique

Nigéria: Sept mille habitants fuient la ville de Bama après sa libération

L’armée n’a pas encore débarrassé les rues et les puits de la ville des centaines de cadavres et plus rien ne subsiste à Bama, ni hôpital, ni marché, ni éclairage, révèlent des habitants et une source militaire.

25.03.2015 - Mıse À Jour : 25.03.2015
Nigéria: Sept mille habitants fuient la ville de Bama après sa libération

A/Maiduguri (Nigéria)/ Olarewaju Kola

Au moins sept mille civils ont fui la ville de Bama, dans le nord-est du Nigéria, après sa libération, la semaine dernière, des mains du groupe extrémiste Boko Haram, par les troupes du gouvernement.

«Plus de 7000 habitants de Bama ont emménagé à Maiduguri » a signalé, mercredi, le sénateur Ali Ndume, lors d’un point de presse organisé à Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno.

«Le gouvernement d’Etat a facilité leur évacuation vers Maiduguri qui a débuté durant le weekend dernier. Un camp a été installé pour les accueillir » a ajouté le sénateur nigérian.

Ndume n’a, cependant, pas indiqué la raison pour laquelle les habitants avaient décidé de fuir la ville.

Une source militaire a attribué le mouvement aux «conditions de vie effrayantes de la communauté».

«L’armée n’a pas encore débarrassé les rues et les puits de la ville des centaines de cadavres» a révélé le responsable militaire, sous couvert d’anonymat en raison d’une interdiction de s’adresser aux médias.

Bama est deuxième ville la plus importante de l’Etat du Borno à être libérée après la capitale provinciale, Maiduguri, située à 60 km.

Elle était tombée aux mains des insurgés en septembre dernier.

Un responsable de la communication de l’Agence nationale de gestion des situations d’urgence (NEMA), Abdulkadir Ibrahim, a confirmé que plus de 7000 habitants de Bama résident maintenant dans un camp établi pendant le weekend dernier dans la banlieue de Maiduguri.

La majorité des réfugiés du camp sont des femmes et de jeunes enfants. Nombreux d’entre eux souffrent de malnutrition et de mauvaises conditions d’hygiène.

« Boko Haram ne nous permettait pas de sortir dehors» a révélé, à Anadolu, une femme âgée du nom de Yagana résidant dans une installation gouvernemental accueillant des réfugiés.

« Ils ont tué presque tous nos hommes, surtout les plus agiles et les jeunes » a rapporté, en pleurs, la femme âgée.

« Ils ne nous donnaient de la nourriture à cuire que quand ça leur chantait» raconte Yagana, qui ajoute que plus rien ne subsiste à Bama, ni marché, ni éclairage, ni hôpital.

«Nous étions dans une prison, la prison de Boko Haram» s’est-elle désolée .

L’armée nigériane a déclaré, la semaine dernière, avoir libéré au moins quinze zones rattachées à des gouvernements locaux du Nigéria et plusieurs communes.

L’année dernière, Boko Haram est passé d’un groupe armé d’insurgés extrémistes perpétrant des attentats à une organisation capable de prendre le contrôle de villes entières dans le nord-est du pays.

Récemment ces rebelles, ayant proclamé un «califat» dans le nord-est du pays, ont commencé à multiplier les attaques dans des places publiques et des marchés très fréquentés.

Boko Haram est présenté comme un groupe armé extrémiste prêchant  un islam radical, bien que plusieurs de ses membres arrêtés aient avoué que les chefs de l’organisation discouraient rarement sur l’Islam.

Le groupe, classé «terroriste» par les Nations Unies, mène depuis cinq ans une sanglante insurrection dans les Etats du nord-est du Nigéria.

Des dizaines de milliers de civils ont été tués et des dizaines de milliers d’autres déplacés dans la région du nord-est du Nigéria depuis le début de l’insurrection

 
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