
AA/Lagos (Nigéria)
Le groupe armé extrémiste Boko Haram a menacé d’attaquer l’Emir de Kano, Muhammadu Sanusi, à la suite de l’appel du chef traditionnel à se dresser contre le groupe terroriste.
Dans une vidéo de 19 minutes, le chef présumé de Boko Haram, Abubakar Shekau, a déclaré que son groupe ne considérait pas le chef traditionnel Sanusi comme un véritable musulman.
«Emir de Kano, tu es en retard. Que notre triomphe ne dure qu’une période, c’est ce que tu crois. Même tes prédécesseurs, qui sont des idolâtres connus dans l’histoire islamique tel que Abujahal n’ont pas réussi à combattre l’Islam» a déclaré Shekau.
Les émirs sont de puissants personnages considérés comme des dirigeants de premier plan au Nigéria.
Sanusi avait précédemment appelé les groupes d’autodéfense et la population à se dresser contre le groupe armé extrémiste qui mène depuis cinq ans une sanglante insurrection.
«Laisse-moi te dire que les chasseurs et les groupes d’autodéfense vont te décevoir et que tu vas échouer » a mis en garde le chef de Boko Haram dans la vidéo récupéré par un site internet d’information local, Sahara Reporters.
L’authenticité de la vidéo n’a cependant pas pu être vérifiée.
L’armée nigériane a affirmé plusieurs fois que Shekau avait été tué depuis longtemps, et que plusieurs personnes s’étaient fait passer pour lui en imitant le comportement incohérent du chef des insurgés.
Dans une autre vidéo diffusée le 24 août, le chef de Boko Haram, Shekau, avait déclaré que son groupe avait formé un «califat islamique» dans la région du nord-est du Nigéria.
Boko Haram contrôle, actuellement, environ douze zones rattachées à des Conseils locaux et plus de cinquante villes et villages à travers trois Etats du nord-est du pays: Yobe, Borno et Adamawa.
L'organisation, classée «terroriste» par les Nations Unies, mène depuis cinq ans une sanglante insurrection dans les Etats du nord-est du Nigéria.
Des centaines de civils ont été tués et des centaines de milliers d’autres déplacés dans la région du nord-est du Nigéria depuis le début de l’insurrection.