Minorité népalophone au Bhoutan : un rapport de l'ONU soulève des préoccupations
- "Le Groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire conclut que le Bhoutan s'est engagé dans un 'modèle de discrimination envers les personnes d'origine népalaise'."

Istanbul
AA/İstanbul/Riyaz ul Khaliq
L'ONU a accusé le Bhoutan, petit royaume himalayen, d'emprisonner des détenus politiques, notamment des personnes parlant népalais, qui risquent une réclusion à vie sans possibilité de libération conditionnelle. Selon l'organisation, ces actions enfreignent le droit international.
Dans un rapport publié cette semaine, l'ONU a réitéré ses appels à ce que le Bhoutan respecte les droits de l'homme, alors que le pays continue de défendre sa politique de « une nation, un peuple ».
Dans le rapport détaillé sur l'arrestation de trois hommes – Birkha Bahadur Chhetri, Kumar Gautam et Sunman Gurung – en 2008, le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire a affirmé que le royaume avait violé leurs droits sur des « motifs discriminatoires, en raison de leur opinion politique et de leur statut de membres d'une minorité linguistique, liés à leur apatridie », qualifiant cela de « discriminatoire ».
Le groupe a exprimé des « préoccupations » concernant le traitement réservé par le Bhoutan aux minorités linguistiques, « indiquant un schéma de discrimination à l'égard des personnes d'origine népalaise ».
Le gouvernement bhoutanais n’a pas encore répondu aux communications du Groupe de travail des Nations Unies.
Depuis la fin des années 1980 jusqu'aux années 1990, le Bhoutan a expulsé environ 100 000 de sa population ethnique népalaise, connue sous le nom de Lhotshampas, ou « habitants des terres du sud de la frontière ».
Ils ont vécu en tant que réfugiés au Népal avant d'être réinstallés dans d'autres pays entre 2007 et 2016.
Human Rights Watch et la Campagne mondiale pour la libération des prisonniers politiques au Bhoutan ont identifié au moins 37 prisonniers politiques au Bhoutan, qui se présente au monde comme une terre éclairée promouvant le « bonheur national brut », en 2023.
Cinq ont été libérés après avoir purgé de longues peines, selon Human Rights Watch.
L'organisation a précisé que les prisonniers restants « sont détenus dans des conditions désastreuses sans nourriture, vêtements ou installations médicales adéquats ».
« Les partenaires internationaux du Bhoutan devraient exhorter le gouvernement bhoutanais à libérer immédiatement tous les prisonniers politiques restants », a déclaré le groupe mondial de défense des droits.
Traduit de l'anglais par Sanaa Amir