Politique

Mauritanie : Le nouveau texte de l’hymne national contesté

Des critiques sont formulées par plusieurs politiques, écrivains et poètes connus, à l’encontre de la structure, du sens et de la cohésion sémantique du nouveau texte

Lassaad Ben Ahmed  | 28.09.2017 - Mıse À Jour : 28.09.2017
Mauritanie : Le nouveau texte de l’hymne national contesté

Mauritania

AA/Nouakchott/Maimouna Saleck

Le projet de loi relatif au nouveau texte de l’hymne national a provoqué une série de contestations, selon des propos recueillis jeudi par la correspondante d’Anadolu à Nouakchott.

Cette contestation a été exprimée dans la rue comme sur les réseaux sociaux dès mercredi.

Ainsi, une dizaine d’activistes du mouvement «Non au changement de la Constitution» ont organisé un sit-in, mercredi à Nouakchott, devant le siège de l’Union des écrivains et poètes mauritaniens en guise de protestation contre les nouvelles paroles de l’Hymne National, qu’ils considèrent comme « une grande farce ».

Leurs principales contestations concernent le principe même et la procédure du changement, plus que le contenu du nouvel hymne. On pouvait lire sur leurs banderoles des slogans de protestation : «Non au changement de l’Hymne National» - «la poésie ne se vend et ne s’achète pas» - «Non à la poésie qui sert les dictatures» - «Non à l’achat des mots» - «Nous sommes fidèles à l’hymne de l’Indépendance».

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses critiques ont été formulées par plusieurs politiques, écrivains et poètes connus, à l’encontre de la structure, du sens et de la cohésion sémantique du nouveau texte, le qualifiant de «scandale poétique».

Par exemple : le célèbre poète vivant aux Emirats Arabes Unis, Abdallahi Ould Bouna a fait une critique systématique, (vers par vers) du nouveau texte sur sa page Facebook.

Interrogé par Anadolu sur la question, le célèbre journaliste Zayed, a déclaré que «le principal prétexte évoqué pour le changement de l’hymne national était l’absence d’expression patriotique dans son texte. Or le nouveau texte, dit-il, écrit par 39 poètes, est vide de tout sens patriotique et invite même à la résignation avec la sourate de Coran citée. En comparaison avec les hymnes des autres pays frontaliers, il fait vraiment bas de gamme.»

Le nouveau texte de l’hymne national a fait l’objet d’un projet de loi, adopté lundi, par le gouvernement mauritanien et qui a pour objet l’application du dernier alinéa de l’article 8 de la constitution du 20 juillet 1991, révisée pour la 3ème fois le 5 août dernier par un double référendum.

Ce référendum, boycotté par une majorité de l’opposition, proposait, en fait, deux projets de loi : le premier projet porte sur la suppression du Sénat, qui sera remplacé par des Conseils Régionaux élus par la population, sur la création d’un Conseil de la fatwa et des recours gracieux en lieu et place du Haut Conseil Islamique et du médiateur de la République, le remplacement de la Haute Cour de justice par une formation de l’Ordre judiciaire, et enfin l’ajout des questions environnementales aux attributions du Conseil économique et social.

Et le deuxième projet de loi porte sur le drapeau de la Mauritanie qui se verrait augmenté de deux bandes rouges, une à la base et une autre au sommet du drapeau, symbolisant le sang versé pour la patrie, et la composition de l’hymne national serait modifiée pour y introduire des passages «plus patriotiques».

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