
AA/Bamako(Mali)/Moussa Bolly
Le ministère malien de la Défense a divulgué, jeudi, dans un communiqué quelques points de l’accord de défense signé mercredi entre la France et le Mali.
Selon le communiqué de la Direction de l'information et des relations publiques de l'armée malienne (Dirpa) cet accord a été conclu entre les deux pays pour une durée de 5 ans reconductible.
«La coopération en matière de défense avec la République française était encadrée par l'accord de coopération militaire technique du 06 mai 1985», a rappellé la Dirpa
«Afin d’asseoir ce partenariat sur des bases solides et transparentes et compte tenu du nouvel environnement sécuritaire», il a donc été jugé nécessaire «d’établir un nouveau traité de coopération en matière de défense», a-t-elle ajouté
Selon la Dirpa «Le traité couvre les personnels français et les personnes à charge au Mali et les personnels militaires maliens et les personnes à charge en France» et doit être examiné par l'Assemblée Nationale qui en autorisera la ratification.
Le pouvoir cède ainsi à une exigence de l’opposition malienne mais, selon Alphaly, chroniqueur dans la presse malienne «il n’y pas de doute que le traité va passer au parlement comme une lettre à la poste parce que le pouvoir dispose de la majorité absolue à l’Hémicycle»,
Au sein de la mouvance présidentielle, tous les partis ne sont pas favorables à cet accord. C’est le cas du parti de la Solidarité africaine pour la démocratie et l'indépendance (SADI) qui a multiplié les critiques à son égard ces dernières semaines. «le Mali n’a pas besoin de signer cet accord avec la France», a affirmé le député Oumar Mariko sur une chaine privée malienne.
«Je peux comprendre un accord militaire entre deux pays, mais il n’appartient pas à une nation de défendre une autre nation souveraine. Je suis absolument contre un accord de défense pour permettre à la France de nous défendre», a-t-il conclu.
Cet accord coïncide avec le Coup d’envoi mercredi à Alger d’un nouveau round du dialogue inter-malien inclusif qui réunit autour de la même table outre le pouvoir central et les trois grands groupes rebelles représentant le Nord du Mali, des représentants des principales organisations régionales et internationales (ONU, UA, CEDEAO, UE), ainsi que des représentants de pays voisins du Mali.