Mahathir Mohamad: "La stabilisation de la monnaie est la solution"

AA/Koweit/Hossem AbdelJawwad

L'ancien Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad, a affirmé que la stabilité politique et la sécurité constituent le fondement de la croissance économique. « Or le chaos règne en permanence dans le monde, de sorte qu'il est difficile de parvenir à une croissance durable dans nos pays » a-t-il relevé, soulignant la nécessité de « suivre une stratégie politique bien étudiée.

Mahathir Mohamad a déclaré, lundi, dans un discours prononcé lors d’une conférence internationale au Koweït, que la stabilisation de la monnaie est la solution pour tout Etat qui compte opérer de véritables réformes économiques. Il a souligné que la Malaisie a opté pour cette solution en fixant le cours du dollar, dans le pays à 3,8 Ringgits, et en interdisant la spéculation sur la monnaie sur la base d’une décision souveraine de la banque centrale malaisienne, empêchant ainsi les spéculateurs de manipuler la monnaie locale.

L'ancien Premier ministre a par ailleurs adressé des critiques virulentes à la Banque mondiale et au  Fond Monétaire International. « Si mon pays avait suivi, à l’aube de son indépendance, les politiques économiques qu’ils préconisent, il serait aujourd’hui en faillite ».  Selon lui, les deux institutions financières internationales n’accordent pas beaucoup d’intérêt aux citoyens, et ne cherchent qu’à réaliser des profits.

 Il a souligné qu’après son indépendance en 1957, la Malaisie en 1957, a adopté une approche économique différente, en tentant de «gagner les esprits des gens et de les exhorter à travailler ». Mahathir a affirmé : « Gagner la population, est la seule façon, pour les gouvernements, de bénéficier d’un soutien absolu ».

Mahathir Mohamad a indiqué que la Malaisie a pris conscience de l'importance de l'épargne, puisque 40% du produit national brut est aujourd’hui épargné. L’épargne global en Malaisie est estimée à 100 milliards de ringgits (l’équivalent de 100 milliards $ US).

Il a souligné que son pays dépense 25% de son budget annuel pour l'éducation. Pour lui, « l’enseignement reste la seule issue à l’impasse du sous-développement économique ».

Enfin l'ancien Premier ministre malaisien a affirmé que son pays n’a accepté les investissements étrangers qu’à cause de la faiblesse de ses propres ressources.