AA/ Rome / Mahmoud Kilani
Le ministre italien des Affaires étrangères, Angelino Alfano, a qualifié jeudi, de "stratégique", la coopération entre son pays et la Turquie dans le domaine de l'énergie.

C'est ce qu'a déclaré Alfano lors d'une conférence de presse conjointe tenue jeudi, avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu, au terme de leur participation au 10ème Forum turco-italien à Rome.

"La coopération énergétique est le point culminant du dialogue bilatéral avec la Turquie, nous devons donc être ambitieux et construire un centre énergétique dans la région méditerranéenne, dédié à l'Europe, pour diversifier les sources d'approvisionnement", a déclaré Alfano.

Le Ministre italien a considéré que "Le corridor gazier sud (était) un exemple typique de la poursuite de la construction d'une approche régionale", en référence au projet conjoint entre l'Azerbaïdjan et la Turquie, qui devrait permettre le transfert direct du gaz naturel de la mer Caspienne aux consommateurs européens.

Dans le même contexte, Alfano a appelé à “la nécessité de renforcer la présence des entreprises italiennes en Turquie, d’où l’importance d'étendre l'accord sur l'union douanière entre l'UE et la Turquie: pour non seulement augmenter le commerce, mais aussi pour accroître le potentiel d'autres secteurs.”

Citant à cet égard “les investissements des grandes entreprises italiennes telles que Unicredit, Eni, Salini, Fiat Chrysler, Ferrero et Astaldi en Turquie”.

Alfano a souligné que "l'identité méditerranéenne commune unifie l'Italie et la Turquie, les deux pays sont engagés dans des défis communs tels que le terrorisme et l'instabilité en Libye, le conflit en Syrie, les récents développements au Liban, la fragilité des Balkans et la crise migratoire".

Pour sa part, le ministre turc a déclaré que son pays vise à augmenter le volume des échanges avec l'Union européenne.

Cavusoglu a ajouté, durant la même conférence de presse: "L'année dernière, malgré la crise économique en Europe, nous avons augmenté le volume des échanges (avec l'Italie) de 10% et notre objectif direct est d'atteindre 20 milliards de dollars, mais en 2020, nous voulons atteindre 30 milliards de dollars, avec le soutien de l'Italie. "

"Actuellement, il y a plus de 1 400 entreprises italiennes opérant en Turquie”, a-t-il déclaré, considérant cette présence “importante, puisque de nombreux projets stratégiques ont été réalisés par des entrepreneurs italiens, pour une valeur d’environ 7 milliards de dollars”.

Et le ministre d’ajouter: “Dans les années à venir, il y aura de nouveaux grands projets tels que le canal d'Istanbul, un nouveau chemin de fer, ainsi que des oléoducs et des investissements dans le secteur de la défense.”