AA/ Antananarivo/ Alain Ilionaina
De violentes manifestations, dans la nuit de lundi à mardi, contre le délestage à Toamasina, située à 350 km à l'Est d'Antananarivo, capitale malgache, ont fait au moins un mort parmi les habitants, selon une source médicale, et deux blessés du côté de la gendarmerie, selon une source sécuritaire jointe par Anadolu.
"Nous recensons deux blessés, victimes de jets de pierre, parmi la gendarmerie, et 39 arrestations [des manifestants]", a soutenu le Colonel Justin, commandant du groupement de la gendarmerie à Toamasina, à Anadolu.
"Pour l'instant, cette histoire d'un mort est un mensonge", poursuit-il alors que plusieurs sources, dont une source médicale jointe par Anadolu, assure le contraire.
Lundi soir, lors de la manifestation, la troisième du genre depuis ce week-end, le bâtiment de la compagnie de l'eau et de l'électricité (JIRAMA) a été lapidé et les forces de l'ordre ont tiré à balles réelles et utilisés gaz lacrymogènes.
"Les manifestants ont érigé des barricades de fortune et ont incendié des pneus de voitures sur les routes, d'où notre intervention", affirme le Colonel Justin. "Ce qui s'est passé à Toamasina est une opération de rétablissement de l'ordre", explique pour sa part le Colonel Anthony Rakotoarison à Anadolu.
Dans la matinée de mardi, un retour au calme règne sur la ville portuaire. "Mais nous nous tenons prêts car nous ne savons pas ce qui va se passer cette nuit", tempère le Colonel Justin.
"Les gens ont quand même peur car les forces de l'ordre quadrillent la ville. C'est pourquoi ils ne manifestent que pendant la nuit", explique pour sa part Solo Andriamanaly, habitant de Toamasina, contacté par Anadolu.
Le délestage frappe la ville de Toamasina depuis plusieurs années, tout comme plusieurs autres villes de Madagascar. "Nous n'avons l'électricité que cinq heures par jours ces deux derniers mois", déplore Solo Andriamanaly.
"Mais les gens ont exprimé leur colère quand les médias publics avaient annoncé la fin du délestage à partir du jeudi 18 décembre alors qu'il n'en est rien", poursuit-il.
Des groupes électrogènes ont été acheminés par la présidence malgache vers Toamasina en début de semaine dernière mais les machines ne sont pas encore opérationnelles et sont en train d'être installées.
Le ministre de l'Energie Richard Fihenena a été limogé il y deux mois pour son incapacité à régler les problèmes de délestage mais n'a toujours pas été remplacé.
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