AA/Antanarivo(Madagascar) Alain iloniaina
La Justice malgache a relaxé, jeudi, Berija Ravelomanantsoa, un étudiant gréviste, président du Comité des jeunes universitaires de Madagascar (CJUM) accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat.
"La justice a relaxé au bénéfice du doute Berija [Ravelomanantsoa] dans l'affaire d'atteinte à la sûreté d' Etat", assure Maître Willy Razafinjatovo, l'avocat de l'accusé, à Anadolu. "Elle le condamne à deux mois avec sursis dans une histoire d'attroupement sans autorisation. Du coup, mon client retrouve la liberté", poursuit-il.
Ce dernier avait été arrêté par les forces de l'ordre le 7 janvier à son domicile avant d'être placé en détention préventive après son audition au Parquet.
Les enquêteurs avaient évoqué une connivence de Berija Ravelomanantsoa avec des hommes politiques derrière les manifestations menées par le premier à l'Université d'Antananarivo ces derniers mois. Ils avaient établi un projet de coup d'Etat fomentés par les deux parties. Mais seul le meneur de grève a dû répondre de l'accusation devant la barre.
Berija Ravelomanantsoa, "très fatigué" selon ses proches, n'a pas fait de déclaration. Mais Me Willy Razafinjatovo, fait part de son 'insatisfaction" du verdict. "Nous allons interjeter appel de cette décision. Berija n'a rien fait et les preuves contre lui ne disent rien du tout. Nous voulons un renvoi de fins de poursuite", soutient Me Willy Razafinjatovo.
Rivo Dibrigérien, secrétaire général de la confédération d'associations estudiantines épouse la démarche de la défense de son compagnon de lutte. "Nous sommes contents de la libération de notre camarade. Mais nous ne sommes pas satisfaits. Il reste sanctionné", confie-t-il à Anadolu. "Pour ce qui est de la suite de notre mouvement de revendications sociales, tout dépend de notre président. On va attendre qu'il se remette sur pied et on verra", tempère-t-il.
Les membres la fédération d'associations estudiantines affirment avoir soutenu le candidat Hery Rajaonarimampiaina lors de la présidentielle de décembre 2013. Mais ils s'agitent ensuite après avoir pointé du doigt le Président de la République, qu'ils accusent de ne pas honorer l'entente entre les deux camps concernant l'amélioration des conditions sociales à l'Université d'Antananarivo.
