
AA/ Antananarivo(Madagascar)/ Alain Iloniaina
L'ancien président malgache Marc Ravalomanana qui se trouve en exil en Afrique du Sud depuis 2009 a affirmé, lundi, avoir eu le feu vert de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) pour son retour au pays.
"La SADC fera du retour de "Dada" [ le père, surnom donné à Marc Ravalomanana par ses partisans] à Madagascar sa priorité", a indiqué l'ancien chef de l'Etat. Il est intervenu par téléphone lors d'une manifestation de ses supporters, à Antananarivo, la capitale.
Marc Ravalomanana fait un compte-rendu d'une réunion pendant laquelle il affirme être en discussion avec des responsables de l'organisation régionale à Pretoria, en Afrique du Sud lundi. "Il a été décidé que [ la SADC] fera des efforts pour mon retour au pays dans un délai bref", soutient l'ancien président, sans évoquer un calendrier précis. La SADC n'a pas publié de communiqué sur la réunion.
A plusieurs reprises, Marc Ravalomanana a annoncé, en vain, son retour imminent au pays depuis son départ précipité à la suite d'une pression de rue, appuyée par une partie des forces armées en 2009. " Mais cette fois-ci, la donne change. Les bailleurs de fonds ne débloquent plus de l'argent sans le retour du Président [Marc Ravalomanana]", se persuade l'ancien député Zafilahy Stanislas Rakotomandimby, un des animateurs des manifestations quotidiennes des pro-Ravalomanana, à Anadolu.
Pour Zafilahy Stanislas Rakotomandimby, les condamnations judiciaires qui pèsent sur son patron, ne constituent plus un obstacle pour le retour de celui-ci. "Tout cela est relégué au second plan dès qu'il y a un accord politique", soutient-il.
Jean Eugène Voninahitsy, conseiller spécial de Hery Rajaonarimampiaina, l’actuel président malgache, tempère l'enthousiasme des partisans de l'ancien chef de l'Etat. Il affirme qu'il n'est pas contre le retour de l'ancien président. "Mais Marc Ravalomanana doit faire preuve de patience", rétorque-t-il. " Il faut discuter de ce retour. C'est un élément incontournable dans les discussions sur la réconciliation nationale. En attendant, il faut qu'il reste en Afrique du Sud. Ses représentants ici pourront le remplacer lors des débats", conclut-il.
L'ancien président a été condamné par contumace dans trois affaires par la justice, durant la transition. Il a, entre autres, été condamné à des travaux forcés à perpétuité lors du procès des événements du 7 février 2009, à la suite des tirs à balles réelles par des forces de l'ordre sur les partisans de Andry Rajoelina, tentant de prendre le palais présidentiel d'Ambohitsorohitra.
Marc Ravalomanana avait poussé la candidature de Lalao Ravalomanana, son épouse, à la présidentielle de 2013. Mais celle-ci avait été critiquée par la communauté internationale et avait été rejetée par la Cour électorale spéciale (CES) tout comme celle de Andry Rajoelina, président de la Transition, son principal rival. Le scrutin a vu la victoire de Hery Rajaonarimampiaina, ministre des Finances et du budget de la transition, marquant la fin d'une transition politique de cinq ans.
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