AA/ Antananarivo/ Alain Ilioniaina

Le parlement malgache a voté, mardi soir,  avec une majorité de voix, la destitution du président Hery Rajaonarimampianina, accusé d'"Incompétence" et de "non respect de la constituition", a indiqué à Anadolu une source officielle.

"121 députés ont accepté la motion de mise en accusation du président de la République,  4 députés ont voté contre. Je déclare que la résolution est adoptée et sera remise à la haute cour constitutionnelle", a annoncé le président de l'Assemblée nationale, Jean Max Rakotomamonjy, lors d'une séance plénière.

Plusieurs reproches ont été évoqués par les députés ayant soutenu le vote de déchéance du Président lors de la séance de débat avant le vote, dont " le non respect de la laïcité de l'Etat, non-respect de la séparation des pouvoirs  exécutif et législatif, non-respect du délai de promulgation des lois, retard dans la mise en place de la Haute cour de justice (HCJ)", a rapporté le correspondant de Anadolu. 

Rajaonarimampianina se voit, entre autres, reprocher la violation de la Constitution à plusieurs reprises, notamment pour avoir mis deux mois à nommer le Premier ministre Roger Kolo, limogé huit mois plus tard pour être remplacé par un homme d'affaire contesté, Jean Ravelonarivo, ainsi que du retard pris dans l'installation de la Haute Cour de justice, selon un député joint par Anadolu.

115 députés malgaches sur un total de 151 avaient signé une requête visant la destitution du président malgache et l'avaient déposée en fin de semaine dernière.

Les Etats Unis avaient exprimé, dans un communiqué diffusé, plus tôt dans la journée de mardi leur soutien au président malgache relevant qu'elles "soutiennent les efforts entrepris par le président Rajaonarimampianina et le gouvernement malagache  afin de faire sortir le pays de la crise de 2009 et permettre à Madagascar d’atteindre tout son potentiel de développement optimal".

"La clé pour un avenir meilleur au Madagascar – pour développer l’économie, pour attirer les investissements, et pour créer des emplois – réside dans la consécration de la stabilité" ajoute le même communiqué.

Investi en janvier 2014 après une élection démocratique - la première depuis 2006 -, Rajaonarimampianina,  avait promis à la population une vie meilleure et d'agir vite.

 Plus d'une année plus tard, nombreux sont qui trouvent parmi l'opposition et la société civile qu'il n'a pas été assez rapide qu'il a promis.