Politique, Afrique

Madagascar: L’ex-président Ravalomanana suspend sa participation à la réconciliation nationale

"Ce n'est pas normal qu'on parle de réconciliation nationale alors que les droits dont doit bénéficier un ancien président ne sont pas respectés" (le porte-parole de la mouvance Ravalomanana)

15.04.2015 - Mıse À Jour : 15.04.2015
Madagascar: L’ex-président Ravalomanana suspend sa participation à la réconciliation nationale

AA/ Antananarivo/ Alain Ilioniaina

Le président [Marc Ravalomanana] a  décidé de suspendre sa participation au processus de réconciliation national, a déclaré mardi à Anadolu le porte-parole de la mouvance Ravalomanana, Guy Rivo Randrianarisoa.

« Son entourage pense qu'il faut se retirer d'une manière définitive du processus. Mais, le président pense qu'il faut, pour l'instant, s'en tenir à cette suspension », a-t-il poursuivi.

Guy Rivo Randrianarisoa a expliqué la décision de Ravalomanana par les récents événements qu’il a vécus, sous le régime d'une résidence surveillée. « Ce n'est pas normal que les éléments des forces de l'ordre, armés, censés le protéger lui interdisent de prendre la parole en public », a-t-il réprouvé.

Le parlementaire Guy Rivo Randrianarisoa a, ensuite,  commenté la polémique provoquée après les derniers déplacements de l'ancien chef de l'Etat à Ambositra et à Antsirabe, dans le Sud du pays, pour un événement cultuel et un événement politique les 10 et 11 avril.

« Nous demandons l'abrogation de ce décret de mise en résidence surveillée du président », a revendiqué Randrianarisoa, réfutant toutefois toute forme de chantage derrière la démarche de son camp.

Dénonçant le traitement subi par Ravlomanana, il a indiqué : « Ce n'est pas normal qu'on parle de réconciliation nationale alors que les droits dont doit bénéficier un ancien président ne sont pas respectés. »

L'ancien président reste à Andranomanelatra, près d'Antsirabe, l'un des sites de production laitère et d'huile de son groupe Tiko, à l'arrêt depuis 2009, et deuxième ville du pays. « Il y restera tant que le décret l'assignant à résidence surveillée n'est pas éclaircie », a soutenu Guy Rivo Randrianarisoa, refusant d'y voir un « chantage » de la part du camp de l'ancien président.

Rejetant les reproches du camp adverse, Henri Rabary-Njaka le directeur de cabinet du président malgache Hery Rajaonarimampianina a rétorqué à la presse que Marc Ravalomanana a été placé en résidence surveillée depuis son retour  au pays, dans une situation confuse, le 13 octobre 2014, après cinq ans d'exile en Afrique du Sud. Mais que des mesures d'assouplissement ont, entre temps, été prises par les autorités dans le cadre de l'apaisement et de la réconciliation nationale.

Ce régime d'assouplissement permet à l'ancien président de se déplacer et de participer  parfois à des rencontres politiques. Henry Rabary-Njaka, a pourtant affirmé un « malentendu » derrière la non-participation à un meeting politique de Marc Ravalomanana à Antsirabe et a nié tout ordre visant à museler les droits de ce dernier.

Le processus de réconciliation nationale risque de prendre un coup après la décision de Marc Ravalomanana. Ce processus a été lancé après l'élection présidentielle et les législatives de décembre 2013 après cinq ans de crise politique.

Désormais, trois anciens chefs de l'Etat sur les cinq annoncés au départ, se mettent en retrait, temporaire ou définitif, du processus. L'ancien président Albert Zafy et Andry Rajoelina, ancien président de la Transition, avaient déjà annoncé leur décision de ne plus prendre part à l'initiative en février.

Pour le politologue Amédée Andriamisa Ramihone, le retrait de Marc Ravalomanana « n'est pas un bon signe pour la réconciliation nationale ».

« Ce retrait, une fois définitif, compromettra le processus », a analysé l'enseignant en sciences politiques dans une université privée, dans une déclaration à Anadolu.

Il a ainsi évoqué évoque une « situation confuse » sur l'échiquier politique : « On ne sait pas si les armes prennent le relais après l'échec de l'initiative du Conseil chrétien des Eglises (FFKM) pour la réconciliation nationale. »

Madagascar s'apprête à organiser les communales, prévues le 31 juillet prochain.

 
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