
AA/ Antananarivo/ Alain Ilionaina
La famille de l'ancien président Marc Ravalomanana inquiète de son sort, a demandé à rencontrer l’actuel chef d’Etat, Hery Rajaonarimampianina.
« Nous souhaitons que nous, sa famille, son avocat et son médecin, puissions rencontrer le président actuel sans délai pour avoir les preuves que mon père se porte bien comme on nous l'a dit », a déclaré mardi à la presse Tojo Ravalomanana, l'un des fils de l'ancien président malgache.
Il a également indiqué à la presse qu’il ignore où a été emmené son père. « Nous aurions voulu lui apporter quelques vêtements et des médicaments que papa doit prendre au quotidien, mais seules les forces de l'ordre avaient le droit de les lui donner », a-t-il regretté, ajoutant : « nous ne sommes même pas sûrs qu'il les ait obtenus ».
De son côté, Désiré Randrianarivelo , avocat de l'ancien président a dénoncé les actes commis contre son client. Il a de ce fait qualifié d'«enlèvement » l'agissement des forces de l'ordre ayant arrêté Marc Ravalomanana, dans la mesure où celles-ci n'avaient « ni mandat d'arrêt ni mandat de perquisition ».
Le groupe parlementaire « Tiako i Madagasikara » (TIM) [J'aime Madagascar], le parti de l'ancien président, lui, a réclamé la révélation de l'endroit, où est retenu Marc Ravalomanana, dans un communiqué publié la même journée.
Marc Ravalomanana, exilé en Afrique du Sud depuis 2009 suite à un mouvement de la rue, est revenu au pays, lundi, d’une manière discrète. Les forces de l'ordre l'ont emmené de force dans un endroit encore tenu secret. Le président de la République a assuré qu’il n'a été ni arrêté ni emprisonné, justifiant la décision gouvernementale par l’obligation d’assurer la sécurité de l'ancien chef de l'Etat.
Il a cependant qualifié de "provocatrice" la déclaration de ce dernier à son arrivée à Anatananarivo: « Je suis de retour dans mon pays. Je suis très content. Je suis de retour, non pas pour semer la trouble mais apporter la paix», avait déclaré Marc Ravalomanana à la presse, lundi, à son domicile, entouré par sa famille et les membres de sa formation politique, après cinq ans d’exil en Afrique du Sud.
Dans une déclaration à Anadolu, Lydie Boka, analyste au sein de « StrategiCo », société d'analyse de risques, considère que l'arrestation de Marc Ravalomanana constitue un « message fort de la part du régime » à l’adresse d’ « éventuels fauteurs de troubles ».
« Le président Hery Rajaonarimampianina veut montrer qu'il contrôle la situation», a-t-elle fait observer.
Marc Ravalomanana a quitté le pays dans la précipitation après un soulèvement de la rue le 17 mars 2009. La justice de son pays l’avait condamné par contumace à des travaux forcés à perpétuité pour la mort d’une trentaine de manifestants devant le palais présidentiel le 7 février 2009.