AA / Paris / Ümit Dönmez

Le Président français Emmanuel Macron et le Chancelier allemand Friedrich Merz ont affiché vendredi à Toulon leur unité face à la Russie, dénonçant l’« insincérité » du président russe Vladimir Poutine et annonçant un renforcement de l’aide militaire à l’Ukraine.

« Entre les prises de position dans les sommets internationaux ou avec les autres dirigeants du président Poutine et la réalité sur le terrain montre à quel point celui-ci est insincère », a affirmé le chef d'État français, en référence aux bombardements intensifiés sur les civils ukrainiens ces derniers jours.

Au sujet d’une rencontre bilatérale entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, à laquelle ce dernier s’était engagé auprès du président américain Donald Trump, Macron a mis en garde : « Je crois qu’une fois encore, ça voudra dire que le président Poutine se sera joué du président Trump » et « ça ne peut pas rester sans réponse ». « Nous plaiderons très clairement pour que des sanctions primaires et secondaires soient prises », a-t-il ajouté, en appelant à l’action conjointe de l’Europe et des États-Unis.

Le Chancelier allemand Friedrich Merz a abondé, estimant que « cette guerre va encore durer de longs mois » et affirmant : « Nous ne laisserons pas tomber l’Ukraine ». « Dès maintenant, il faut renforcer de manière durable les forces armées ukrainiennes pour leur armement, leur financement et leur formation », a-t-il précisé.

Une source à l’Élysée a indiqué à Anadolu que ce Conseil franco-allemand de défense et de sécurité a validé l’envoi de « capacités additionnelles de défense antiaérienne » à Kiev, « au regard des frappes russes massives ». La même source a souligné que « malgré d’intenses efforts diplomatiques, la Russie ne montre aucune intention d’arrêter sa guerre d’agression contre l’Ukraine ».

Macron a par ailleurs rejeté les accusations de Moscou selon lesquelles il aurait tenu des propos injurieux : « Je ne suis jamais grossier ou vulgaire, mais quand on dit qu’il y a un ogre aux portes de l’Europe, je crois que ça qualifie ce que les Géorgiens, ce que les Ukrainiens et beaucoup d’autres nations ressentent très profondément ».

Les deux dirigeants ont insisté sur le rôle de la coalition des volontaires. « Nous sommes 30 pays membres de la coalition des volontaires », a rappelé Emmanuel Macron. « Une paix juste et durable n’est possible que s’il y a des garanties de sécurité », a-t-il ajouté, en évoquant la nécessité d’une armée ukrainienne « robuste », « aujourd’hui la première armée d’Europe ».

Friedrich Merz a, lui, souligné l’importance de maintenir l’unité occidentale : « L’Ukraine ne se bat pas toute seule. Elle se bat pour tout l’ordre politique et la liberté politique de notre continent entier, et nous serons à ses côtés puisque c’est dans notre propre intérêt ».

Ce durcissement du ton intervient alors que l’Union européenne a adopté cet été un nouveau paquet de sanctions économiques visant les revenus énergétiques de Moscou, et que l’OTAN a confirmé à La Haye un plan de renforcement des capacités de défense collective.