Londres : les autorités locales érigent une clôture autour de la statue de Winston Churchill
- De peur qu’elle ne soit détruite par des manifestants après avoir été « vandalisée », quand des manifestants ont inscrit la phrase «il était raciste» sur le piédestal de la statue.

Greater London
AA / Londres
Les autorités locales de la capitale britannique, Londres, ont érigé, jeudi, une clôture en fer autour de la statue de l’ancien Premier ministre, Winston Churchill, pour la protéger des manifestants antiracistes.
Selon le correspondant de l’Agence Anadolu, les travaux d’installation de la clôture ont été finalisés en deux heures, jeudi soir, en prévision de manifestations antiracistes dont la ville devrait être témoin.
Cette décision est intervenue après que des manifestants aient inscrit la phrase «il était raciste» sur le piédestal de la statue, en référence à Churchill.
Dans un contexte connexe, un communiqué de la mairie de la capitale, Londres, a indiqué que «les accès menant à la statue de Churchill, située sur la place du Parlement, ont été temporairement fermés afin de la protéger».
Le communiqué indique que cette décision a été prise après qu’une poignée de «manifestants violents» l’aient «vandalisée», soulignant que la grande majorité des manifestants étaient pacifiques".
Londres devrait être le théâtre de nouvelles manifestations contre le racisme au cours du week-end, après celles qui ont ébranlé la capitale britannique durant la semaine dernière, sur fond de protestations contre la mort de George Floyd, un afro-américain qui a succombé à des brutalités policières subies lors de son interpellation dans la ville américaine de Minneapolis, dans l’Etat du Minnesota.
Lors des manifestations de dimanche dernier à Londres, un certain nombre de manifestants ont «vandalisé» la statue de Churchill, inscrivant la phrase «il était raciste» sous son nom, gravé sur le piédestal de la statue.
L'incident faisait suite à la mise à bas par des manifestants de la statue d'un marchand britannique d'esclaves du XVIIe siècle, Edward Colston, qui a ensuite été jetée dans le canal.
Réagissant à cet incident, le premier ministre britannique, Boris Johnson a fustigé l’attaque subie par la statue de Churchill.
«Il est absurde et honteux que ce monument national se trouve soumis aujourd’hui au risque d’attaques de la part de manifestants violents», a-t-il dénoncé.
Et d’ajouter : «Certes, il a parfois exprimé des opinions qui étaient et restent inacceptables pour nous aujourd’hui, mais c’était un héros et il mérite son mémorial.»
De son temps, Churchill n’était pas avare de déclarations à connotation raciste, revendiquant la «supériorité de la race blanche».
Pendant la Première Guerre mondiale, Churchill, alors secrétaire à la défense, avait proposé d’utiliser du gaz moutarde contre les soldats ottomans.
En 1920, il ordonna à la Royal Air Force d’utiliser du gaz toxique contre les rebelles kurdes dans le nord de l’Irak. Il avait alors déclaré : «Je ne comprends pas cette attitude délicate à l’égard de l’utilisation du gaz. Je suis fortement en faveur de l’utilisation de gaz toxiques contre les tribus non civilisées.»
En 1943, lorsque les Indiens réclament leur indépendance en échange d'un effort de guerre au profit des Britanniques, il répondit : «Comment ? Partir à la demande de quelques macaques ?», avant d’ajouter : «Je hais les Indiens. C’est un peuple bestial, avec une religion bestiale.»
A cette même époque, il décida de ne pas distribuer des réserves en céréales à la population du Bengale, dont la récolte de riz avait été décimée par un typhon, préférant acheminer ces réserves pour approvisionner ses soldats.
La famine qui s'en suivit, et dont certains historiens lui attribuent la responsabilité, avait fait plus de cinq millions de victimes.
*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj
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