Politique

Libye : le gouvernement d'union nationale condamne les affrontements armés à Tripoli

- Qu’il a qualifiés de "félonie et de trahison, après s’être engagé dans des négociations, afin d’épargner l'effusion de sang à la capitale"

1 23  | 27.08.2022 - Mıse À Jour : 29.08.2022
Libye : le gouvernement d'union nationale condamne les affrontements armés à Tripoli

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AA / Tripoli

Le gouvernement d'union nationale libyen dirigé par Abdelhamid Dbeibeh a condamné, ce samedi, les affrontements armés dans les zones peuplées de civils, dans la capitale Tripoli.

Depuis l'aube de ce samedi, Tripoli a été le théâtre d'affrontements armés entre deux groupes affiliés au Conseil présidentiel et le chef d'état-major de l'armée, qui ont, jusqu'à l’heure, causé la mort du comédien Mustafa Baraka.

Selon le correspondant de l'Agence Anadolu, les affrontements ont lieu dans plusieurs quartiers de la capitale, entre un groupe affilié à la Brigade 777 (le chef d'état-major) et un autre groupe affilié à l'Agence de soutien à la stabilité (le Conseil présidentiel).

Dans un communiqué, le gouvernement d'union nationale a condamné "les violents affrontements du centre-ville de Tripoli, dans des quartiers densément peuplés et civils", en les qualifiant de "félonie et une trahison aux négociations qu'ils mènent autour des élections en tant que solution à la crise politique".

"Ces affrontements ont résulté de tirs sans discernement de la part d’un groupe militaire contre un convoi traversant le quartier par la rue Al-Zawiya, à un moment où des groupes armés se rassemblent à la porte 27, à l'ouest de Tripoli, et à la porte d'Al-Gybes, au sud de Tripoli", ajoute le communiqué.

"A un même moment, des informations ont fait état de renforts militaires qui traverseront la route côtière vers l'est de Tripoli (dont la destination exacte n'a pas été précisée), pour déstabiliser la sécurité et la stabilité de la ville", a fait savoir la même source.

Selon le communiqué du gouvernement d’union nationale, "C'est une misérable tentative d'élargir le rayon des agressions contre la ville, en application des menaces prononcées par le nommé Fathi Bashagha (le Premier ministre désigné par le Parlement) de recourir à la force pour attaquer la ville".

Le gouvernement d’union nationale libyen a estimé que "ce qui s'est passé est une félonie et une trahison, après s’être engagé dans des négociations, afin d’épargner l'effusion de sang à la capitale, grâce à une initiative autonome qui oblige toutes les parties à aller vers des élections, à la fin de l'année, qui est une solution à la crise politique".

"La troisième réunion de négociation, qui devait se tenir vendredi dans la ville de Misrata, pour discuter des détails de l'accord, a été soudainement annulée à la suite des escalades militaires à Tripoli et dans ses environs", a affirmé le communiqué.

Le gouvernement d’union nationale a accusé le gouvernement Bashagha de "se soustraire au dernier moment, après les signes positifs d’une solution pacifique, au lieu de la violence et du chaos".

Pour l’heure, il n'y a pas eu de commentaires de la part du gouvernement Bashagha concernant ces accusations.

La Libye traverse une crise politique avec le conflit opposant deux gouvernements, dont le premier est celui de Bashagha, désigné par le Parlement, face au gouvernement Dbeibeh, qui refuse de céder le pouvoir si ce n’est à un gouvernement mandaté par un nouveau Parlement élu.

Le différend entre les gouvernements Dbeibeh et Bashagha suscite des craintes d’une guerre, justifiées notamment par le déploiement actuel des forces armées à la périphérie de Tripoli, où des affrontements avaient déjà eu lieu entre les forces loyales aux deux gouvernements le 16 mai dernier, lorsque les forces de Bashagha sont entrées puis retirées à l’époque de la capitale.

* Traduit de l’arabe par Mounir Bennour.

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