Libye: Le gouvernement d’entente nationale accuse la Russie d'aggraver le conflit en Libye

Istanbul
AA / Istanbul
Le gouvernement d’entente nationale de la Libye, internationalement reconnu, a accusé la Russie d'alimenter le conflit dans le pays et de chercher à rétablir le pouvoir des anciens barons du régime de Mouammar Kadhafi.
C’est ce qui ressort d'une interview accordée par le ministre de l’Intérieur du gouvernement d’entente, Fathi Bach-agha, à l'agence américaine "Bloomberg" et publiée samedi.
Bach-agha a appelé Washington à jouer un rôle actif dans le rétablissement de la sécurité et de la stabilité dans son pays.
"La coopération avec les Etats-Unis pour lutter contre le terrorisme, qui a conduit à une série de frappes aériennes dévastatrices contre Daech en septembre dernier, se poursuit", a-t-il ajouté.
Le ministre libyen faisait allusion aux attaques du commandement militaire américain en Afrique (AFRICOM) contre les fiefs de Daech dans le sud-ouest de la Libye, entraînant la mort de dizaines de membres de l'organisation terroriste.
Il a indiqué que "la guerre menée par Khalifa Haftar, à l'est de la Libye, a créé un terrain fertile pour la remobilisation de l'organisation terroriste".
Et de renchérir : "Les Russes sont intervenus pour verser de l'essence sur le feu et renforcer la crise au lieu de trouver une solution".
Il a estimé que "les États-Unis ont une obligation morale et légale envers la Libye, étant un partenaire majeur dans le renversement de l'ancien régime. (…) Nous les appelons (les États-Unis) à coopérer avec nous et à jouer un rôle actif dans le rétablissement de la stabilité et de la sécurité."
Bach-agha a exprimé la volonté du gouvernement d’entente de coopérer pleinement avec les États-Unis et l'Organisation des Nations Unies à cet égard.
Le ministre libyen a accusé la Russie d'"aspirer à restituer le pouvoir aux barons du régime de Mouammar Kadhafi pour renforcer son influence en Afrique et dans le sud de l'Europe".
Kadhafi a été tué dans sa ville natale de Syrte (450 km à l'est de la capitale Tripoli) le 20 octobre 2011, huit mois après le début de la révolution qui a mis fin à ses 42 années de règne.
Les déclarations de Bach-agha interviennent quelques jours après que le gouvernement d’entente ait découvert ce qui pourrait être considéré comme une preuve préliminaire de l'implication de mercenaires, travaillant pour des compagnies de sécurité russes, dans les combats aux côtés des forces de l'est de la Libye, dirigées par le général "Khalifa Haftar".
Jeudi, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, a démenti les informations faisant état de la présence de mercenaires russes en Libye, les décrivant comme "des allégations dénuées de tout fondement".
Depuis le 4 avril dernier, Tripoli, siège du gouvernement d’entente, ainsi que ses environs, sont le théâtre de combats armés, depuis que les forces de Haftar ont lancé une offensive pour prendre le contrôle de la capitale libyenne.
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