Liban: Les partisans du CPL manifestent pour l'accès de Michel Aoun à la présidence du pays
Les médias proches du Courant Patriotique Libre (CPL) ont qualifié le chef du gouvernement Tammam Salam de "daéchien", et l’armée libanaise de "soldats de Salam".

AA / Beyrouth / Hamza Tekin
Des dizaines de partisans du Courant Patriotique Libre (CPL), l’une des principales forces politiques chrétiennes au Liban, ont manifesté jeudi devant le siège du gouvernement à Beyrouth pour protester contre "la marginalisation des chrétiens dans le régime libanais".
Les manifestants, empêchés par l’armée d’accéder à l’avenue menant au siège du gouvernement, ont scandé des slogans favorables à l'accès de Michel Aoun à la présidence de la République, le poste étant vacant depuis la fin du mandat de l’ancien président Michel Sleiman le 25 mai 2014 et l’échec du Parlement à élire un nouveau président au cours des 25 précédentes séances.
«Aoun revient à Baabda [palais présidentiel]», «Dieu, le Liban, Aoun et c’est tout» scandaient-ils en tentant de franchir par la force les barrières placées par l’armée pour accéder au grand Sérail (siège du gouvernement).
Les manifestants étaient arrivés à la place Riadh el-Solh, dans le centre de Beyrouth, dans des cortèges automobiles au milieu des klaxons et en brandissant les drapeaux de leur Courant, alors qu’un important dispositif sécuritaire a été déployé autour du grand Sérail et sur les routes qui y mènent.
Une chaine de télévision proche du CPL a qualifié l’armée libanaise qui assure la protection du grand Sérail de «soldats de Tamam» [le chef du gouvernement, Tammam Salam]. «Les soldats de Salam agressent physiquement les partisans du Courant Patriotique Libre dans le centre de Beyrouth», titrait une édition d’information de la télévision.
Le site officiel du CPL a qualifié Salam de «daéchien» [appartenant à l’organisation EIIL]. «Ô grand peuple du Liban, le daéchien Salam humilie les chrétiens et les ministres du Courant, votre dignité est en jeu», lit-on sur le site.
Plusieurs dirigeants du CPL ont annoncé, il y a quelques jours, qu’ils allaient lancer un mouvement de protestation sur le terrain contre «la marginalisation de la représentation chrétienne dans le régime libanais», et ont menacé de désobéissance civile et de blocage des routes.
Membre de l’alliance du 8 mars conduite par le Hezbollah et qui soutient le régime du président syrien Bachar al-Assad, le CPL revendique la tenue d’élections législatives et présidentielles dans le pays.