AA / Beyrouth (Liban) / Bilal Baqeili

Le Courant patriotique libre libanais (CPL) a annoncé, samedi, qu'il avait décidé de lever le secret bancaire de ses dirigeants, au dixième jour de manifestations populaires réclamant le renversement du régime au pouvoir.

Le président du pays, Michel Aoun, est le leader du Mouvement patriotique libre, tandis que son gendre, le ministre des Affaires étrangères, Gibran Bassil, le dirige.

Le CPL a annoncé, dans un communiqué samedi, que "suite à la réunion de l'organe politique, qui s'est tenue samedi, la décision de lever le secret bancaire sur les comptes des ministres et vice-présidents actuels du Conseil, ainsi que des vice-présidents, sera annoncée devant les médias, lundi prochain, dès l'achèvement des démarches juridiques et parlementaires nécessaires pour lever le secret bancaire sur leurs comptes".

Cette annonce intervient au dixième jour des manifestations populaires qui secouent la capitale Beyrouth et d'autres villes du pays. La révolte qui a débuté le 17 octobre exprime le refus de l’augmentation des impôts, l’exigence de récupération des fonds pillés et la traduction des personnes corrompues devant la justice, avant de relever le plafond de ses demandes et d’exiger le renversement du régime en place.

"Ces déclarations sont destinées à la consommation des médias et peuvent être contournées", a déclaré Abdul Rahman Ayas, journaliste économique.

"On peut avoir deux comptes séparés dans deux banques libanaises, et un seul d'entre eux sera concerné par la levée du secret bancaire", a-t-il ajouté.

Et de poursuivre : "Ou bien il pourrait avoir deux comptes à l'étranger, l'un divulgué et l'autre caché, auquel cas il ne sert à rien de lever le secret bancaire".

Les manifestations ont commencé au Liban pour rejeter un projet visant à imposer de nouvelles taxes aux citoyens dans le budget 2020, et bien que le gouvernement de Saad Hariri ait renoncé à ce projet et ait approuvé un ensemble de réformes, les manifestations ne se sont pas arrêtées.

Depuis le 18 octobre, la plupart des institutions publiques et privées, ainsi que les banques, au Liban ont fermé leurs portes, à la suite d'une grève générale imposée par des manifestants qui ont bloqué les routes principales.