Liban : George Kordahi exclut toute démission sur fond de crise avec l'Arabie saoudite
- L'Arabie saoudite et certains pays du Golfe ont rappelé leurs ambassadeurs en poste au Liban pour protester contre les propos du ministre de l'Information libanais

Lebanon
AA / Beyrouth, Liban / Stephanie Radi
Le ministre libanais de l'Information, George Kordahi, a exclu toute démission de son poste, dimanche, dans un contexte de crise diplomatique avec l'Arabie saoudite, suite à ses critiques de la guerre menée par l'Arabie saoudite au Yémen.
S'adressant à la télévision privée libanaise Al-Jadeed, Kordahi a déclaré qu'il était "hors de question" de démissionner du gouvernement.
L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU), le Koweït et le Bahreïn ont rappelé leurs ambassadeurs du Liban pour protester contre les critiques formulées par le ministre Kordahi à l'égard de la campagne militaire saoudienne au Yémen.
Ces déclarations ont été faites lors d'une interview télévisée enregistrée avant sa prise de fonction au sein du nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre libanais Najib Mikati.
A la question de savoir s'il "pense que les Houthis, comme le Hezbollah, défendent leur terre en tant qu'organisation armée", Kordahi a répondu : "Bien sûr qu'ils se défendent [...]. Mon opinion personnelle est que cette guerre au Yémen doit prendre fin. Des maisons, des bâtiments, des villages et des villes sont attaqués par des avions de chasse."
Le Qatar a quant à lui déclaré que les propos de Kordahi étaient irresponsables et a appelé le gouvernement libanais à rétablir les ponts avec les "pays frères."
Le gouvernement libanais a, pour sa part, affirmé qu'il tenait à avoir de bonnes relations avec les pays du Golfe, notamment l'Arabie saoudite.
En outre, trois anciens premiers ministres libanais ont appelé, samedi, à la démission de Kordahi afin de favoriser le règlement de la crise diplomatique avec les pays du Golfe.
Le Yémen est en proie à la violence et à l'instabilité depuis 2014, lorsque les rebelles houthis, alliés à l'Iran, ont pris le contrôle de la majeure partie du pays, y compris la capitale, Sanaa.
Une coalition menée par l'Arabie saoudite et visant à remettre en place le gouvernement yéménite a aggravé la situation et provoqué l'une des pires crises humanitaires causées par l'homme dans le monde.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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