Politique

Liban/Député: "La révolution" puise sa source dans l'injustice et la précarité

Mourad Belhaj  | 26.10.2019 - Mıse À Jour : 26.10.2019
Liban/Député: "La révolution" puise sa source dans l'injustice et la précarité

Lebanon

AA / Beyrouth / Raya Shartouni

Le parlementaire libanais, Shamil Roukoz, a déclaré samedi que le mouvement populaire et les manifestations qui se déroulent dans son pays "trouvent leurs causes dans l'injustice et la précarité subies par le citoyen".

C'est ce que Roukoz a déclaré à Anadolu à la suite du discours d’Hassan Nasrallah, secrétaire général du "Hezbollah", qui a taxé les manifestations de "trahison au profit de l’étranger".

Le député libanais a souligné que "la révolution puise sa source dans l'injustice et la précarité subies par le citoyen, ainsi que les dures conditions qui ont frappé le Liban et menacent l'avenir de sa jeunesse".

Il a souligné qu'il ne se reconnaissait pas forcément dans le bloc "Liban fort", dirigé par le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, en expliquant qu'il n’a jamais été partisan et qu’il se sent uniquement engagé envers "le principe du changement et de la réforme".

Le député a souligné que la feuille de route des réformes, présentée par le Premier ministre Saad Hariri, lundi dernier, était "insuffisante", indiquant qu'il lui manque plusieurs amendements, notamment la séparation du parquet de son ministère de tutelle.

A propos de la possibilité de procéder à un remaniement ministériel, M. Roukoz a répondu : "Le résultat sera le même. Les visages ne changeront pas. Le gouvernement devrait être composé de spécialistes intègres et capables de surmonter la réalité qui afflige le Liban. L’essentiel étant que les deux chefs de l’exécutif soient d’accord, loin des tensions politiques".

S’agissant de sa lecture de la scène politique, il a déclaré que "la pression de la rue sur le pouvoir est une opportunité de faire bouger le pays vers plus de vitalité et de développement".

"Si la situation continue telle qu'elle est aujourd'hui, nous allons vers davantage d'effondrements, de récession économique et de frustration", a-t-il averti.

Et d’estimer que la solution consiste à changer le gouvernement: "le président Michel Aoun doit se ranger aux cotés de la révolution pour sauver le pays et nommer un gouvernement à la hauteur des ambitions du peuple".

"La voix du peuple libanais est sacrée et nous devons, en tant que députés, l'écouter", a déclaré Roukoz.

Roukoz avait tweeté deux jours auparavant : "N'ignorez pas la racine du problème: aucune confiance en ceux qui sont aujourd'hui au pouvoir! Que ce gouvernement s’en aille immédiatement! Réparer et revitaliser cela ne fonctionnera pas. Nous avons besoin d'un gouvernement de spécialistes dignes de confiance."

Les manifestations qui ont éclaté le 17 octobre au Liban ne cessent de prendre de l’ampleur et les Libanais ont commencé à appeler leurs mouvements "Intifada" et "révolution".

Ces protestations font suite à la décision du gouvernement d'augmenter les impôts dans le cadre de la loi de finance de l'année prochaine, notamment par l'imposition d'une redevance sur l'application "WhatsApp", ce que les manifestants ont considéré comme la goutte qui a fait déborder le vase.

Depuis le 18 octobre, la plupart des institutions publiques et privées, ainsi que les banques, ont été fermées à la suite d'une grève générale déclenchée par des manifestants qui ont coupé les routes principales, notamment la route côtière reliant les grandes villes.

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