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Les Roms évacués de leur camp parisien par la police

Le camp qui occupait le terrain d'une société privée sera transformé en une zone commerciale et résidentielle dans le cadre d'un projet de réaménagement urbain.

21.07.2015 - Mıse À Jour : 21.07.2015
Les Roms évacués de leur camp parisien par la police

AA - Paris - Bilal Muftuoglu

Un campement de Roms situé à Bobigny (Seine-Saint-Denis) dans le Nord de Paris a été évacué ,mardi, par la police pour permettre un projet de réaménagement urbain. 

Les derniers habitants du camp, estimés à une cinquantaine, ont été évacués suite à l'intervention des forces de l'ordre. Surnommé "la Folie", le camp était un des plus peuplés du département de Seine-Saint-Denis, accueillant jusqu'ici près de 200 Roms, depuis son installation illégale en 2011. Le camp occupait le terrain de Séquano, une société d'économie mixte, chargée entre autres de plusieurs projets de rénovation urbaine dans le cadre du "Grand Paris".

L'expulsion des Roms de "La Folie" survient peu après la destruction d'un camp à Ivry accueillant environ une soixantaine de familles le 8 juillet. Leur évacuation des camps ne cesse de progresser depuis le début de l'année, annonce la Ligue des droits de l'Homme (LDH). L'association dénonce en effet l'évacuation de quelque 4 000 Roms durant le premier trimestre 2015 et la destruction de 44 camps depuis janvier 2015 à Seine-Saint-Denis.

Contestant l'évacuation du camp "La Folie", le Collectif national des droits de l’Homme Romeurope et le Collectif des associations unies ont publié un appel conjoint "pour un moratoire immédiat des expulsions sans solutions de familles vivant en bidonville". 

Qualifiant les expulsions enchaînées d'un "échec en matière de politiques publiques", les deux Collectifs ont appelé le gouvernement français à mettre en place un moratoire "tant que des solutions dignes d’hébergement, de logement et d’accompagnement social ne sont pas proposées aux familles".

Dans son rapport paru en mai 2015, le Comité des Nations unies pour l'élimination de la discrimination raciale (CERD), s'était dit "préoccupé" par la "stigmatisation croissante" des Roms en France. Le Comité avait par ailleurs regretté les "atteintes incessantes et répétées à leur droit au logement caractérisées par les évacuations forcées de campements où vivent les Roms sans offrir, dans un grand nombre de cas, de solutions alternatives de relogement".

Le nombre des Roms en France varierait entre 15 000 et 20 000, selon Amnesty International. Une grande majorité d'entre eux vivent en bidonville, selon la LDH, qui estime le nombre des personnes vivant dans de telles conditions en France à 20 000 en 2015. 

 
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