Politique

Les principales étapes politiques en Tunisie

Le processus démocratique en Tunisie a connu plusieurs trébuchements et embûches, mais il a été couronné par l’organisation d’élections véritablement libres jugées, les premières du genre dans l’histoire contemporaine du pays

18.11.2014 - Mıse À Jour : 18.11.2014
Les principales étapes politiques en Tunisie

AA/Tunis/ Aymen Jomli

En l’espace de quatre ans, la Tunisie a connu des évolutions qui ont radicalement changé le paysage politique. Après un règne de près d’un quart de siècle de l’ancien président Zine al-Abidine Ben Ali pendant lequel le pouvoir unique et la dictature faisaient loi, la Révolution du 11 janvier 2011 le fait tomber et donne lieu à un processus de démocratisation du régime politique dans le pays. Ce procesus a certes connu plusieurs trébuchements et embûches, mais il a été couronné  par l’organisation d’élections véritablement démocratiques jugées, les premières du genre dans l’histoire contemporaine du pays. Celles-ci avaient commencé le mois dernier par un scrutin législatif  et finiront par l’élection d’un président de la République à la fin du mois de novembre courant.

Nous présentons ci-après les principales étapes politiques vécues par la Tunisie durant les quatre années passées :  

Année 2010 :

- 17 décembre : Mohamed Bouazizi , 27 ans, vendeur ambulant de fruits et légumes, s’immole par le feu devant le siège du gouvernerat (administration de la province) dans la ville de Sidi-Bouzid au centre du pays pour protester contre la confiscation de sa charrette par les forces de l’ordre.

– 18 décembre : L’étincelle des  contestations est partie : De Sidi Bouzid (centre) à Kasserine (ouest ) en passant par Siliana, des milliers de Tunisiens sont dans les rues et dénoncent le chômage, la corruption et l’absence de justice sociale.

Année 2011 :

  • 4 janvier :  Mohamed Bouazizi  succombe à ses graves brûlures.
  • 14 janvier : Le président tunisien Zine al-Abidine Ben Ali quitte définitivement le pays et s’installe en Arabie Saoudite après une Révolution populaire contre lui et son régime.
  • Le premier ministre Mohamed Ghannouchi est provisoirement chargé des fonctions du président de la République
  • 15 janvier : Le président de la Chambre des députés, Fouad Mbazza est nommé président de la République provisoire selon l’article 57 de la constitution tunisienne de 1959. Après quoi cette constitution a été suspendue et le parlement avec ses deux chambres dissout avec le conseil constitutionnel.  
  •  Formation d’un gouvernement d’union nationale avec la participation d’un certain nombre de ministres d’avant la révolution et d’opposants au régime Ben Ali.
  • 27 février: le premier ministre Mohamed Ghannouchi annonce sa démission
  • 7 mars : Béji Caïd Essebsi forme un gouvernement provisoire avec l’engagement de ne pas se présenter au scrutin d’octobre 2011 pour l’élection d’une l’Assemblée constituante.
  • 23 octobre : Election d’une Assemblée nationale constituante (ANC) avec une majorité relative  pour le mouvement Ennahdha (89 sur 217 sièges)  
  • 12 décembre : L’ANC élit Mohamed Moncef Marzouki  président de la République
  • 22 décembre : L’ANC approuve un nouveau gouvernement conduit par Hamadi Jebali (Ennahdha) avec une participation du parti du Congrès pour la République fondé par Marzouki et le parti du Forum pour le travail et les libertés (Ettakattol) dont le chef est le président de l’Assemblée constituante, Mustapha Ben Jaafar.

            Année 2012 :

  • 2 février : Accrochages entre les forces de l’ordre et des éléments salafistes qui transportaient des armes dans la localité de Bir Ali Ben Khalifa (province de Sfax-sud) . deux salafistes sont tués.
  •  16 juin : Le parti Nida Tounès ses débuts avec la présidence de ancien chef du gouvernement provisoire Béji Caïd Essebsi. Le parti compte entre autres des anciens membres du RCD parti au pouvoir au temps de Ben Ali, des gens de la gauche tunisienne, des libéraux et des syndicalistes avec un parti-pris annoncé contre Ennahdha.
  • Début août : le premier projet de la nouvelle constitution tunisienne est achevé.
  • 14 septembre : Attaque contre l’ambassade américaine dans le quartier du Lac  au nord de la capitale Tunis, par des éléments appartenant au courant salafiste. Quatre des assaillants ont été tués. L'attaque s'est faite sur fonds de protestations contre la projection aux Etats Unis d’un film injurieux à l’égard du prophète Mahomet
  • 7 octobre : Le parti Front populaire voit le jour avec l’adhésion de 11 formations politiques de sensibilités allant de la gauche marxiste, aux radicaux et aux nationalistes arabes. Le front a conduit plusieurs mouvements sociaux importants.
  • 10 décembre : un membre de la garde nationale, Anis Jelassi, est tué dans un accrochage avec un groupe armé dans une zone montagneuse  de la province de Kasserine près des frontières avec l’Algérie.
  • 12 décembre : L’ANC adopte la loi organisant la Haute Instance Indépendante pour les Elections (ISIE)
  • 21 décembre : Le ministre de l’Intérieur Ali Larayadh, révèle pour la première fois l’existance d’une cellule d’al-Qaïda dans la zone montagneuse formant la bande frontalière avec l’Algérie (ouest).

Année 2013 :

  • 6 février : Le secrétaire général d'un parti de l'opposition de gauche, Chokri Belaïd, est assassiné. Des protestations sociales s’en suivent dans plusieurs villes du pays.
  • 19 février : Le chef du gouvernement , Hamadi Jebali (Ennahdha) démissionne
  • 13 mars : L’ANC approuve le nouveau gouvernement avec la présidence de Ali Larayadh (Ennahdha)
  • 25 juillet : Assassinat du député à l’ANC et coordonateur du Courant populaire  (nationaliste) Mohamed Brahmi.
  • 27 juillet : 60 députés se retirent de l’ANC et réclament la formation d’un gouvernement de technocrates, au même moment, le gouvernement tunisien déclare  Ansar al-Chariaa, «organsation terroriste» interdite.
  • 29 juillet : Huits soldats sont assassinés au mont Chambi dans la province de Kasserine (ouest) proche des frontières avec l’Algérie, par des éléments armés appartenant à Ansar al-Charia
  • 6 août : Le président de l’ANC, Mustapha Ben Jaaffar suspend les travaux de l’Assemblée constituante dans l’attente de l’organisation d’un dialogue national entre toutes les parties politiques.
  • 23 octobre : Première séance du dialogue national avec la participation des partis politiques représentés à l’ANC et sous l’égide d’un quartet formé de l’UGTT (syndicat des travailleurs), l’UTICA (patronat),  la Ligue tunisienne des droits de l’Homme et l’Instance nationale des avocats .

Au terme de ce dialogue national, Mehdi Jomaa, ministre de l’Industrie, remplace Ali Larayedh à la tête d’un gouvernement indépendant.  

Année 2014 :

-  9 janvier : Formation de l’Instance supérieure indépendante pour les Elections (ISIE) composée de neuf membres et chargée d’organiser les élections législatives et présidentielles avant la fin de l’année 2014

-  26 janvier :   L’Assemblée nationale constituante adopte la nouvelle constitution tunisienne .

- 28 janvier : L’ANC approuve le gouvernement de Mehdi Jomaa, nommé par l’instance du dialogue national après une série de pourparlers.

  • 23 octobre : Scrutin législatif pour l’élection du Conseil des représentants du peuple avec 85 sièges pour le parti Nida Tounès (centre) suivi du mouvement Ennahdha (69 sièges) d’un total de 217 sièges.
  • 1er novembre : début de la campagne électorale pour l’élection d’un président de la République au scrutin universel direct avec 27 candidats dont le président sortant Moncef Marzouki et le leader de Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi.
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