AA - Ankara/Alep - Nur Gülsoy

Le régime de Damas a poursuivi ses attaques contre l'opposition à Alep, à Homs, à Dera et à Lattaquié, malgré l'entrée en vigueur de l'accord de cessation des hostilités.

Les Etats-Unis et la Russie avaient annoncé, lundi soir, un accord de "cessation des hostilités" en Syrie qui n’englobe pas les organisations de Daech et du Front al-Nusra ainsi que toutes les organisations terroristes classées comme telles par les Nations Unies (ONU). L'accord est entré en vigueur la nuit de vendredi à samedi.

Aucune attaque des forces russes n'a été enregistrée après minuit. Cependant, celles des forces du président Bachar al-Assad ont ciblé les opposants dans les villes d'Alep, de Homs, de Dera et de Lattaquié.

D'après les informations recueillies par l'Agence Anadolu auprès des sources locales, les forces du régime, soutenues par le Hezbollah libanais, ont continué à attaquer le district de Telbise dans le Nord de Homs, le district de Anadan dans l'Ouest de Alep, le district de Yadude dans le Nord-ouest de Dera, la zone Merj rattachée au district de Guta dans l'Est de Damas et les zones Qafr Zita et Qafr Nabude dans le nord-ouest de Hama, ainsi que les villages Kelez et Karamanli dans la région du mont Turkmène, dans le Nord-est de Lattaquié, après vendredi minuit.

De violents affrontements ont opposé le Parti de l'Union démocratique (PYD, branche syrienne de l'organisation terroriste du PKK) à Daech qui a tenté de s'infiltrer dans le district de Tal Abyad, dans le Nord de Raqqa, dominé par le PYD.

Quelques minutes après l'entrée en vigueur de l'accord, un raid aérien russe contre le village de Qafr Hamra dans le Nord de Alep, a fait dix victimes. Les attaques des forces russes se sont arrêtées à 00h00.

Les raids aériens russes qui avaient commencé le 30 septembre 2015, avaient atteint un pic ces trois derniers jours.

L'émissaire spécial de l'ONU en Syrie, Staffan de Mistura a déclaré, dans un point de presse à Genève, avoir reçu des rapports selon lesquels les conflits se sont arrêtés à Damas et à Dare, bien que des violations aient été commises dans les premières minutes suivant l'entrée en vigueur de l'accord.

"Des ruptures temporaires peuvent survenir dans la cessation des hostilités en Syrie, a-t-il affirmé. Ce qui est important, c'est de saisir et gérer rapidement ces ruptures. C'est ce qui sera testé et mis à l'épreuve", a-t-il poursuivi.

Le Haut Comité de Négociations, large entité qui regroupe l'opposition syrienne, avait déclaré que 97 groupes opposants, y compris l'Armée syrienne libre, respecteront l'accord pour deux semaines.

Dans ce cadre, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, vendredi, le projet de résolution concernant la cessation des hostilités en Syrie.

La résolution prévoit que le régime syrien et ses alliés acceptent l'arrêt des hostilités avec l'opposition et appelle toutes les parties à respecter la résolution 2254 du Conseil de sécurité.

La résolution 2254 est une feuille de route pour un processus de paix en Syrie qui fixe des dates pour les négociations et souligne la nécessité d’appliquer un cessez-le-feu dès que les premières étapes vers une transition politique auront été amorcées.

Les Etats-Unis, la Turquie, les pays de l'Europe et du Golfe estiment que la mise en oeuvre d'une trêve dépend de la Russie qui devrait cesser ses bombardements contre les opposants et les civils, sous prétexte de viser les terroristes.

Le président russe, Vladimir Poutine avait annoncé la poursuite des opérations russes contre Daech, le Front al-Nusra et toutes les organisations terroristes classés telles par l'ONU.

Selon la résolution adoptée, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon doit remettre un rapport au Conseil de sécurité sous les quinze jours, sur l'application de la résolution.