Politique

Les Boliviens se rendent au second tour après l’effondrement de la domination de la gauche

– Le centriste Paz affronte le conservateur Quiroga, alors que le pays fait face à une profonde crise économique et à une polarisation politique

Laura Gamba Fadul  | 19.10.2025 - Mıse À Jour : 19.10.2025
Les Boliviens se rendent au second tour après l’effondrement de la domination de la gauche

Colombia

AA / Bogota / Laura Gamba

Les Boliviens se rendent aux urnes dimanche pour le second tour de l’élection présidentielle, devant choisir entre le sénateur centriste Rodrigo Paz et l’ancien président conservateur Jorge “Tuto” Quiroga.

Paz, 57 ans, candidat du Parti démocrate-chrétien, est le fils de Jaime Paz Zamora, ancien président de gauche ayant dirigé le pays de 1989 à 1993. Il a commencé sa carrière politique comme législateur en 2002, avant de devenir maire puis gouverneur de sa région natale, Tarija.

Il s’agit de la première candidature présidentielle de Paz. Il a surpris de nombreux observateurs en remportant le premier tour avec 32 % des voix, devant Quiroga, 65 ans, représentant le parti Liberté et Démocratie, qui a obtenu 26 %.

Quiroga, âgé de 65 ans, a candidat à la présidence à trois reprises sans succès. Il a exercé la fonction de président de 2001 à 2002, terminant l’année finale du mandat de l’ancien dictateur militaire Hugo Banzer, démissionnaire pour cause de cancer du poumon.

Au cours de sa carrière politique de 20 ans, Quiroga a occupé les postes de député, maire, gouverneur de Tarija, et est actuellement sénateur.

Le futur gouvernement hérite de la pire crise économique des 40 dernières années, aggravée par une division interne au sein de la gauche au pouvoir, qui a contribué à sa défaite électorale écrasante au premier tour le 17 août.

Cette crise majeure se caractérise par des pénuries de carburant, une inflation et une récession. Quiroga propose une injection de dollars provenant d’organisations internationales telles que le Fonds Monétaire International, tandis que Paz promet l’arrivée garantie de carburant pour résoudre la pénurie actuelle.

Cette élection se déroule dans un contexte de forte polarisation politique. Une profonde rivalité entre le président Luis Arce et son ancien mentor, l’ex-président Evo Morales, a divisé la gauche bolivienne et fortement réduit la popularité d’Arce. Cette rivalité a gravement fragilisé le parti MAS au pouvoir, qui gouverne quasi sans interruption depuis 2006, menaçant ainsi son hégémonie politique.

Morales, président de 2006 à 2019, était constitutionnellement interdit de se représenter, la Cour ayant jugé qu’une personne ne peut exercer que deux mandats présidentiels. En réaction, Morales a lancé une campagne invitant ses partisans à voter nul.

Il s’agit de la première fois qu’un second tour présidentiel est organisé en Bolivie. Environ 7,9 millions de Boliviens sont appelés à voter. Le vote est obligatoire en Bolivie ; après avoir voté, les citoyens reçoivent un certificat de suffrage, qui doit être présenté pour les transactions auprès des institutions publiques et des banques pendant 90 jours après les élections.


*Traduction de l'anglais par Ben Amed Azize Zougmore

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