Les États-Unis expulsent le numéro deux de l'ambassade de Russie à Washington
- En riposte à l'expulsion d’un haut diplomate américain à Moscou

United States
AA/Washington
Les États-Unis ont expulsé le numéro deux de l'ambassade de Russie à Washington, Sergeï Trepelkov, a indiqué, jeudi, l’Associated Press (AP).
L’AP a rapporté, citant des sources sous couvert d’anonymat, que la décision de renvoyer Trepelkov en Russie « est une riposte à l'expulsion d'un haut diplomate américain à Moscou ».
Le diplomate russe, Sergeï Trepelkov, a été informé depuis mercredi qu'il devait quitter les États-Unis.
La Russie avait expulsé le 17 février, le numéro deux de l'ambassade des États-Unis à Moscou, Bart Gorman.
Gorman, qui exerçait les fonctions de chef de mission adjoint, avait quitté depuis, la Russie, selon un haut responsable du département d'Etat.
L’administration de Joe Biden a fait savoir qu’elle considérait l’action de la Russie à l’encontre du diplomate américain comme une « escalade ».
Cet incident diplomatique survient dans le contexte de l'opération militaire russe en Ukraine.
* La crise du Donbass et l’intervention militaire de la Russie
En 2014, suite aux manifestations populaires qui ont secoué l’Ukraine, le Chef de l’État Viktor Ianoukovitch a fui le pays, laissant ainsi la place à un gouvernement pro-occidental. La crise qui s’en est suivie a vu la Russie envahir la Crimée et annexer illégalement ce territoire ukrainien, puis appuyer les revendications indépendantistes des régions ukrainiennes de Donetsk et Louhansk, majoritairement russophones.
Des affrontements meurtriers déclenchés dans la foulée de la proclamation unilatérale de l’indépendance des deux régions ukrainiennes, avaient alors opposé les forces séparatistes soutenues par la Russie et l’armée de Kiev.
La diplomatie ayant repris l’initiative en 2014 et 2015, les appuis de Kiev en Occident ont négocié avec Moscou un accord de cessez-le-feu, connu comme les Accords de Minsk, qui bien qu’ayant servi à désamorcer la crise, ont été marqués par de nombreuses violations de cette trêve, coutant la vie à quelque 14 mille ukrainiens des deux bords.
Lorsque la Russie a commencé à déployer des dizaines de milliers de soldats le long des régions frontalières avec l’Ukraine vers la fin de l’année 2021, les États-Unis et leurs alliés occidentaux ont affirmé que Moscou se préparait à envahir l’Ukraine, menaçant Vladimir Poutine de lourdes sanctions s’il venait à porter atteinte à la souveraineté de l’Ukraine et à son intégrité territoriale.
Moscou, qui n’a eu de cesse de démentir toute velléité d’invasion de l’ancienne république soviétique, a pourtant décidé de reconnaitre l’indépendance de Donetsk et de Louhansk, puis, le 24 février, de lancer une intervention militaire sur le territoire ukrainien pour, selon les termes de Vladimir Poutine, défendre les populations menacées de « génocide par Kiev » et « libérer l’Ukraine du nazisme et du militarisme, appelant par là même l’armée ukrainienne à déposer les armes.
*Traduit de l’arabe par Majdi Ismail