Politique

Le Soudan saisit le CS au sujet de la tenue de la Présidentielle égyptienne à Hala'ib

- C’est ce qu’a fait savoir Ghandour en réponse à la question du député, Aissa Mustafa, qui s'est interrogé sur la position officielle Khartoum sur le triangle contesté.

Adel Abdelrheem Humaida Elfadol  | 18.04.2018 - Mıse À Jour : 18.04.2018
Le Soudan saisit le CS au sujet de la tenue de la Présidentielle égyptienne à Hala'ib

Sudan

AA / Khartoum / Behram Abdelmunim

Le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ibrahim Ghandour, a déclaré que Khartoum a déposé une plainte auprès du Conseil de sécurité en raison de la tenue de la Présidentielle égyptienne, en mars dernier, dans le Triangle de Hala'ib contesté par le Soudan et l’Egypte.

C’est ce qu’a fait savoir Ghandour en réponse à la question du député, Aissa Mustafa, qui s'est interrogé sur la position officielle Khartoum sur le triangle contesté, lors d’une session du Parlement dédiée à la politique étrangère, a rapporté le correspondant d’Anadolu.

En mars dernier, la Commission électorale égyptienne avait désigné, pour la première fois, un comité public pour la ville de Hala'ib qui relevait du comité de Shalateen lors des élections précédentes.

"Nous avons déposé 3 plaintes auprès du Conseil de sécurité. La première était pour protester contre la démarcation de la frontière maritime entre l'Egypte et l'Arabie saoudite, à la suite de l'annexion des îles de Tiran et de Sanafir aux frontières du Royaume en avril 2016", a déclaré Ghandour.

La deuxième plainte avait été déposée, selon le ministre soudanais, en février dernier, contre l’établissement de deux ports de pêche égyptiens à Shalateen et Abu Ramad relevant du triangle contesté.

Le Soudan avait déposé une troisième plainte en riposte à la tenue de la Présidentielle égyptienne dans le triangle Hala'ib- Shalateen- Abu Ramad revendiqué à la fois par Le Caire et Khartoum, ajoute le ministre.

Aux yeux de Ghandour, l’affaire du Triangle de Hala'ib fait partie des priorités majeures de la politique étrangère soudanaise. "Nous étions déterminés à faire preuve de retenue et à éviter une escalade afin de maintenir la pérennité des relations entre les deux pays", a-t-il ajouté.

Et Ghandour de renchérir : "Nous avons présenté l’affaire aux mécanismes officiels et ce d’une manière explicite et transparente. Toutefois, la partie égyptienne avait continué, de décembre 2017 à mars 2018, à prendre des mesures d'escalade injustifiées qui ne sont pas dans l'intérêt des liens [égypto-soudanais]".

Parmi les mesures égyptiennes, Ghandour a cité la signature de deux protocoles visant à mettre en place deux ports de pêche respectivement à Shalateen et Abu Ramad, ainsi que le renforcement d’une situation d’occupation (selon ses dires) visant à oblitérer l’identité soudanaise et changer les noms des monuments et des installations publiques via des plans et des projets [égyptiens].

Le ministre a également égrené "les politiques du fait accompli du Caire", telles que "l’organisation de la Présidentielle, la mise en place des usines de dessalement à Hala'ib et Abu Ramad, l’invitation d’entreprises étrangères pour investir dans les ressources minérales et marines de la région ainsi que la pratique de la surpêche".

Ghandour a, d’autre part, rappelé qu’un commerçant soudanais a été abattu, en octobre 2017, par la partie égyptienne à proximité de Shalateen, sous prétexte qu’il était impliqué dans des activités de contrebande.

La partie égyptienne a, selon le ministre soudanais, pourchassé et arrêté des citoyens soudanais dans le Triangle de Hala'ib. Ces derniers étaient traduits en justice pour avoir prétendument violé les lois sur l'immigration. Leur libération avait requis la délivrance des documents de voyage urgents.

Cette escalade avait incité le Soudan à rappeler son ambassadeur au Caire, le 5 janvier, a ajouté le chef de la diplomatie soudanaise.

Les dernières années avaient été témoin de tensions dans les relations entre l'Egypte et le Soudan, sur fond de plusieurs sujets controversés, notamment le différend sur le triangle frontalier à Hala'ib et Shalateen.

Malgré le différend des deux pays voisins sur ce triangle frontalier depuis l'indépendance du Soudan en 1956, il était ouvert au commerce et aux individus des deux pays sans restriction jusqu'en 1995, date à laquelle l'armée égyptienne avait pris le contrôle de cette région contestée.

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