Politique, Afrique

Le Soudan accuse les FSR d'avoir tué 79 civils lors d'une frappe de drone au Kordofan-Ouest

- Le ministère des Affaires étrangères affirme que les forces paramilitaires ont ciblé une école maternelle et un hôpital rural, tuant des dizaines d'enfants

Adel Abdelrheem et Mohammad Sio  | 06.12.2025 - Mıse À Jour : 06.12.2025
Le Soudan accuse les FSR d'avoir tué 79 civils lors d'une frappe de drone au Kordofan-Ouest

Khartoum – Soudan et Istanbul

AA / Khartoum – Soudan et Istanbul / Adel Abdelrheem et Mohammad Sio

Le ministère soudanais des Affaires étrangères a accusé vendredi les Forces de soutien rapide (FSR), une milice paramilitaire, d'avoir tué 79 civils, dont 43 enfants, lors d'un « massacre » dans la ville de Kalogi, dans l'État du Kordofan du Sud.

Un communiqué du ministère indique que cette attaque s'inscrit dans le cadre d'une « campagne de génocide menée par la milice terroriste des Forces de soutien rapide contre les communautés soudanaises ». Le ministère précise que la frappe de jeudi a tué 79 civils, dont 43 enfants et six femmes.

Le ministère affirme que « la milice a ciblé une école maternelle à l'aide de roquettes tirées d'un drone, dans le but de tuer un grand nombre d'enfants ».

Lorsque les habitants se sont précipités pour porter secours aux blessés, les FSR « ont de nouveau ciblé l'école maternelle, tuant d'autres personnes, y compris des enfants indemnes lors de la première frappe », ajoute le communiqué.

Le ministère a déclaré que des combattants des FSR avaient « pris en chasse des victimes et des secouristes » à l'hôpital rural où les blessés avaient été transférés, portant le bilan à 79 morts et 38 blessés.

L'attaque constitue « un acte de terreur sans précédent contre des enfants et des blessés », a-t-il ajouté, précisant que même « les groupes extrémistes les plus brutaux » n'avaient jamais commis d'acte similaire.

L'assaut « apporte une nouvelle preuve que la milice interprète le silence de la communauté internationale comme un encouragement et une approbation de ses atrocités » selon un communiqué. 

Le ministère a ajouté que « les soutiens de la milice, le Conseil de sécurité de l'ONU et les acteurs internationaux portent la responsabilité de la poursuite de ces massacres ». Il a affirmé que ces événements démontrent « qu'il n'existe aucune voie de coexistence avec cette milice terroriste, qui est dépourvue d'humanité et de tout respect pour les normes et les lois ».

Le groupe rebelle n'a fait aucun commentaire sur l'attaque.

Le gouvernement de l'État du Kordofan du Sud a annoncé jeudi que huit personnes, dont six enfants et un enseignant, avaient été tuées lors d'attaques contre une école maternelle et un hôpital à Kaluqi, et que de nombreuses autres personnes avaient été blessées.

Les trois États du Kordofan – Nord, Ouest et Sud sont le théâtre de violents combats depuis plusieurs semaines entre l'armée et les Forces de soutien rapide, FSR, ce qui a poussé des dizaines de milliers de personnes à fuir.

Sur les 18 États du Soudan, les FSR contrôlent les cinq États de la région du Darfour, à l'ouest, à l'exception de certaines parties du nord du Darfour-Nord qui restent sous contrôle militaire. L'armée, quant à elle, contrôle la majeure partie des 13 autres États du sud, du nord, de l'est et du centre, y compris la capitale, Khartoum.

Le conflit entre l'armée soudanaise et les FSR, qui a débuté en avril 2023, a fait des milliers de morts et des millions de déplacés.

*Traduit de l’anglais par Ayse Bashoruz

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